Le Conseil Mondial de l’Eau offre des savons au Sénégal
Le Conseil Mondial de l’Eau, qui a son siège à Marseille, vient de fournir près de 80 000 savonnettes à la Ville de Dakar et à l’Etat sénégalais d’autre part. C’est un geste conséquent, mais également symbolique, pour rappeler que l’eau et le savon sont les premières barrières pour se protéger contre la propagation du coronavirus Covid-19. Mais c’est aussi l’occasion de rappeler que les plus démunis sont ceux qui n’ont pas l’accès à l’eau et à l’assainissement.
« Qu’il s’agisse des SDF et des habitants précaires des squats dans nos pays, ou des populations des bidonvilles et des zones rurales ailleurs, des milliards d’hommes et de femmes n’ont pas d’accès une eau saine ni à des toilettes. Ce sont souvent les femmes qui doivent parcourir plusieurs kilomètres pour assurer la corvée d’eau. Comment, dans ces conditions, parler d’hygiène pour se prémunir du virus ? » s’indigne Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau. L’importance de l’hygiène, dans la vie quotidienne, et encore d’avantage lors d’épidémies dévastatrices, est fondamental.
Billet
L’EAU D’APRES,
par Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’Eau.
Gouvernants, leaders économiques, environnementalistes, simples citoyens face aux conséquences de la crise sanitaire nous disent que le jour d’après sera différent. Un autre monde est possible, souhaitable en tous les cas, solidaire des plus démunis, économe de la biodiversité. Un monde bâti sur la durée et l’équité. Sur le partage et le temps long. Certains y croient, d’autres en doutent. Disons qu’il faut y croire même si on en doute.
Les terres, l’air, l’eau douce et salée exigeront des comportements respectueux. C’est pourquoi il nous faut penser « l’eau d’après ». L’eau d’après c’est celle qui sera protégée, économisée, valorisée, renouvelée. L’eau d’après c’est celle que nous saurons délivrer à tous, tout le temps
et en tous lieux. En quantité et en qualité. L’eau d’après c’est celle qui demande notre engagement, celui de tous et celui de chacun.
L’eau donne de l’énergie, de la nourriture, de la santé, de l’éducation. Dans chaque communauté locale, dans chaque bassin, dans chaque Etat, dans le monde entier, accordons –nous autour d’un Pacte pour l’Eau d’Après.
Rappeler les bons gestes d’hygiène
Les hygiénistes nous l’ont enseigné depuis la fin du XIXème siècle ! Utiliser du savon, se laver, et disposer d’un point d’eau, même pendant quelques heures par jour est indispensable. Or c’est encore un luxe pour la moitié de la planète. L’accès à l’eau n’est toujours pas une priorité planétaire. Pourquoi ? Faute d’engagement politique, de financement approprié et d’une gouvernance adéquate. Le Sénégal et le Conseil Mondial de l’Eau, en ont parfaitement conscience. Et c’est bien là l’objectif du prochain Forum Mondial de l’Eau qui se tiendra à Dakar en mars 2021.
« Ce Forum doit avant tout apporter des réponses concrètes pour faciliter l’accès à l’eau de ceux qui en sont privés. C’est la raison d’être essentielle du Conseil Mondial de l’Eau de mobiliser décideurs politiques et responsables économiques sur l’importance de l’action. Les opérations de solidarité comme celle que nous menons actuellement avec nos amis Sénégalais sont emblématiques » martèle ainsi Loïc Fauchon, qui entend faire peser l’influence de son organisation pour sensibiliser sur ces questions.
Une prise de conscience commence à s’opérer
Ainsi, quelques pays, comme le Sénégal, et d’autres en Afrique, ont compris l’urgence de la situation. Ces pays commencent à s’organiser pour faciliter les gestes d’hygiène, là où c’est possible. A titre d’exemple (voir ci-dessous), quelques initiatives viennent d’être lancées dans plusieurs pays africains. Sur ce même continent, les plans de soutien se multiplient et comprennent des mesures telles que le gel des prix des produits de première nécessité et la gratuité des factures d’eau et d’électricité. Cette dernière mesure a été, par exemple, annoncée en Guinée.