Zoom sur quelques initiatives récentes pour favoriser l’eau et l’hygiène en
Afrique :
> Au Burkina Faso 27% environ des habitants ne disposent d’aucun accès à l’eau potable selon l’OMS et l’Unicef. Le 7 avril, le ministre de l’Eau a annoncé un vaste plan qui inclue la gratuité de la fourniture de l’eau.
> Au Sénégal, le ministre de l’Eau sénégalais, Serigne Mbaye Thiam, a également annoncé le 6 avril dernier un plan d’urgence qui comprend la gratuité ou l’allègement des factures d’eau. Mais il a aussi souligné que la difficulté réside dans l’absence de structure unique chargée de la distribution de l’eau dans les campagnes.
> Au Gabon : le gouvernement a lancé le dispositif « Mains-Propres » pour disposer des cubitainers de 1m3 et des cuves de 1000 m3 à disposition des habitants des quartiers les plus défavorisés de Libreville afin de créer des points de lavage, avec consignes de distanciation.
> En Côte d’Ivoire : un énorme marché d’étude et travaux pour l’alimentation en eau de 95 chefs-lieux de sous-préfecture vient d’être signé afin d’accélérer l’accès à l’eau des communes rurales.
Mais combien de foyers ruraux ont réellement un accès permanent à l’eau et à l’électricité ? Selon UN-Water trois milliards de personnes vivent sans dispositif de lavage de mains à la maison. Notamment parce que le milieu rural est délaissé. La crise sanitaire est aujourd’hui le marqueur de cette inégalité. Réagissant dans ce contexte, la Banque Africaine de Développement a ainsi annoncé mercredi 8 avril la création d’un Fonds d’intervention doté de 10 milliards de dollars pour aider les pays à lutter contre la propagation du covid-19. C’est un effort considérable, mais quelle sera la part consacrée à l’eau ? « Faute d’anticipation, on est contraint d’agir dans l’urgence. Souhaitons simplement que cette urgence planétaire permette de remettre l’eau au premier plan des priorités du développement » déplore Loïc Fauchon.
Comment le Conseil Mondial de l’Eau s’organise en cette période de confinement ?
Le Bureau du Conseil, organe dirigeant composé de six membres issus de Chine, Portugal, Turquie, Brésil et Maroc se réunit chaque semaine par visio-conférence, sous la présidence de Loïc Fauchon. Pour couvrir toute la plage horaire, la réunion est à midi, heure française, soit 7h00 à Brasilia, 11h à Rabat et Lisbonne, 13h00 à Istanbul et 18h00 à Pékin. Cela permet d’avoir une information globale et instantanée sur la situation dans le monde.
L’organisation du 9e Forum Mondial de L’eau de Dakar en mars 2021 fait l’objet d’une attention prioritaire. Le processus de préparation mobilise aussi bien les chefs d’Etat que les parlementaires et les autorités locales. Les évènements et rassemblements internationaux sont reportés les uns après les autres. Face à cette situation le Conseil privilégie les visio-conférences pour que ses groupes de travail continuent à coopérer.
Le personnel du siège, à Marseille, fonctionne en télétravail. Il est réuni chaque jour, autour du président et de son cabinet, pour analyser la situation internationale et proposer des mesures adaptées.
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Nos précédentes chroniques (*)
> [Au fil de l’eau] Marseille-Dakar : rendez-vous pour le 9e Forum mondial de l’eau en 2021 (1)
> [Au fil de l’eau] L’eau, l’énergie, la nourriture, la santé, l’éducation : même combat ! (2)
> [Au fil de l’eau] Le numérique, une chance pour la gestion de l’eau dans le monde ? (3)
Le site du Conseil mondial de l’eau
(*) Gomet’ Media est associé au Conseil mondial de l’eau pour vous faire découvrir chaque mois l’une des facettes de l’action de cette organisation internationale, basée à Marseille, et qui œuvre pour défendre la ressource en eau. Une action majeure à l’heure où le réchauffement climatique menace les ressources de la planète. Notre chronique a démarré en décembre 2019 avec la perspective du prochain Forum mondial de l’eau qui se déroulera à Dakar en 2021, près neuf ans après celui de Marseille. En route pour un « un voyage de 18 mois au fil de l’eau » de Marseille à Dakar.