Trouver un remède contre le coronavirus, c’est une priorité du gouvernement. Les plus grands scientifiques du pays se mobilisent et les travaux de recherche se multiplient depuis le début de la crise. Essai Discovery, recherche d’un vaccin, solutions de dépistage… pour y voir un peu plus clair dans cette multitude de travaux, l’Assemblée nationale a créé un groupe parlementaire « Recherche Covid » présidé par le député Modem du Gard, Philippe Berta, généticien et cofondateur du pôle de compétitivité régional Eurobiomed.
Didier Raoult, Institut Pasteur, Olivier Veran… un large panel à auditionner
« En tant que députés, nous avons une mission d’information du public et avec mes collègues, on va tenter de faire un état des lieux de la recherche sur le virus pour savoir où on en est », explique à Gomet’ Philippe Berta. Le groupe parlementaire a été créé le 8 avril et les premières auditions ont commencé. Dans la liste des personnes à interroger, les députés ont choisi les plus grandes sommités du pays et les laboratoires les plus à la pointe. On retrouve ainsi Florence Ader, infectiologue des hospices civils de Lyon, qui pilote l’essai clinique Discovery ; l’Institut Pasteur qui travaille sur le développement d’un test sérologique du virus ; les groupes Sanofi et GSK qui se sont associés pour créer un vaccin… Même le très controversé Didier Raoult avec son traitement hydroxychloquine et azytrhomycine figure au programme. « Il faut étudier toutes les pistes », prévient Philippe Berta.
Merci à Florence Ader qui pilote l’essai clinique Discovery sur le #Covid_19 (à cette date, 670 patients dans 29 centres en France) pour le temps consacré à notre groupe de travail #Recherche de l’@AssembleeNat et la qualité de ses explications pic.twitter.com/WsK2etIUZ5
— Philippe Berta (@PBertaGard) April 17, 2020
Le groupe parlementaire ne se limite pas seulement aux scientifiques et demandera des comptes au gouvernement. Le ministre de la santé Olivier Veran va notamment être interrogé sur sa gestion de la crise : « Je vais lui demander pourquoi on a toussoté au départ sur la fourniture de masques et de gel hydroalcoolique », assure-t-il.
Philippe Berta veut une nouvelle mission pour travailler sur l’après-crise
Le calendrier sera chargé pour les députés qui prévoient environ deux séances d’auditions par semaine jusqu’au 15 mai. A l’issue de ce travail d’enquête, « il n’y aura pas forcément de rapport écrit », prévient le président du groupe de travail. Il espère cependant que cela débouchera sur un nouvelle mission sur les solutions à mettre en place afin d’améliorer la réactivité du pays face à d’autres épidémies. « Il va falloir se poser la question de la production en France de médicaments issus de la recherche clinique », estime Philippe Berta.
Philippe Berta participera vendredi de 11h à 12h au nouveau débat en ligne organisé par Gomet’, avec comme autres invités Emilie Royère, la directrice du pôle Eurobiomed et Eric Chabrière, épidémiologiste, responsable de la valorisation de la recherche à l’IHU Infection Méditerranée.
Il estime également que le lien entre les établissements de santé, les laboratoires publics et les industriels doit également être renforcé : « Nous avons besoin d’une structure permanente dédiée aux relations entre les différents acteurs pour aller plus vite », ajoute-t-il. Enfin, il pose également le débat sur les orientations de la recherche médicale française : « Dans les années 2000, nous avons démarré des travaux pour développer des traitements contre les précédents coronavirus, le SRAS et le MERS. Pourquoi n’est-on jamais allé plus loin ? Aujourd’hui, les grandes sociétés pharmaceutiques se désintéressent des vaccins et des traitements antibiotiques au profit des maladies chroniques comme le diabète qui rapportent plus d’argent », regrette-t-il.
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