Au recueillement succède la colère : Samia Ghali chahutée
Puis à 9h12, le silence est rompu. La foule compacte s’agite, des groupes se forment, les journalistes s’activent pour interviewer qui un politique, qui un proche des victimes, qui un membre du collectif du 5 novembre. Autour du petit autel, les personnes présentes sont invitées à allumer des bougies, sous les photos des huit victimes sobrement collées sur un panneau blanc de fortune. Un peu plus bas, une autre table a été disposée, qui dispense café et viennoiseries. Les discussions vont bon train, les larmes aussi. A une caméra un peu trop indiscrète, une femme secouée par l’émotion oppose une main pudique. Invitation à respecter un recueillement douloureux.
Pourtant autour, une rumeur bruisse, qui devient brouhaha. Une masse compacte s’agglutine en contrebas de la rue, alors que les caméras entourent Samia Ghali. La sénatrice PS des Bouches-du-Rhône fait face à une foule hostile, alors que Patrick Mennucci, conseiller municipal PS de Marseille, s’extirpe discrètement de la foule. Les mots fusent : « honte à vous », « cassez-vous », « assassins » crient les plus en colère, alors que la foule scande en chœur « ni oubli, ni pardon », puis « nous sommes des enfants de Marseille ». Dans l’impossibilité d’avancer plus, Samia Ghali doit finalement tourner les talons quelques minutes plus tard.