[Mise à jour, dimanche 9 décembre 10h] Le conseil municipal est annulé et reporté a annoncé Jean-Claude Gaudin dans un communiqué.
Benoît Payan, le chef du groupe PS au conseil municipal prévient jeudi 6 décembre, à quelques jours du conseil municipal de Marseille qui aura lieu sous tension ce lundi 10 décembre (lire aussi notre précédent article). « Il ne sera pas acceptable pour nous que les manifestants soient dispersés par des tirs lacrymogènes, et qu’il y ait une forme d’asymétrie, ce serait une offense aux victimes et à ceux qui viennent crier leur colère ». Dans le cas contraire, le groupe quittera le conseil. Pas question non plus pour les élus socialistes d’entrer par une porte dérobée. « On ne se cachera pas », insiste Benoît Payan, prônant la transparence dans les débats pour ceux qui resteront l’extérieur. Ils appellent ainsi le « maire et le préfet de police à prendre leurs responsabilités pour assurer les conditions de sécurité des manifestants. Il faudra faire preuve de discernement ».
En préambule du prochain conseil municipal qui s’annonce sous tension avec le rassemblement de différents collectifs, le @PSMarseille inquiet prévient : « il ne sera pas acceptable que les manifestants soient dispersés par des gaz lacrymogènes » @BenoitPayan @prefpolice13 pic.twitter.com/QDReeh3Z7y
— Gomet’ (@Gometmedia) 6 décembre 2018
Coppola (PCF) : « Les Marseillais se sentent méprisés »
Cette colère sociale qui gronde sur les pavés est « légitime » pour le PCF13. Les communistes appellent d’ailleurs à l’amplification du mouvement, sans cautionner pour autant les violentes dérives, et insiste sur la nécessité de sécuriser les lycées « face à la répression policière », déclare Jérémy Bacchi, secrétaire départemental du parti, à deux pas de la rue d’Aubagne. C’est dans ce lieu symbolique, devant le ballet du tractopelle et les visages des disparus du 5 novembre qu’il a donné rendez-vous à la presse ; avant de faire sa mise au point dans un café situé un plus bas.
A ses côtés, les élus Christian Pellicani et Jean-Marc Coppola. Pour ce dernier, « le système de bunkerisation de la mairie » en vue du conseil, n’est pas la bonne approche pour calmer les ardeurs des revendicateurs. « On ne peut pas trouver meilleure provocation ». Un rapport de force mal venu « quand la meilleure façon de calmer cette violence est de répondre aux exigences : la justice sociale ». Le parti communiste met en exergue une convergence entre la politique locale et nationale, marquée par une logique libérale et d’austérité et dont les gouvernances restent « sourdes aux revendications. Lorsqu’on a choisi de diriger une ville avec autoritarisme, il faut en assumer les conséquences. Les Marseillais se sentent méprisés ».
Jean-Marc Coppola veut donc porter les doléances de ces Marseillais à l’intérieur de l’hémicycle et promet de rendre compte de ce qui a été dit à l’extérieur. Sans faire de « réquisitoire », l’élu va aussi rappeler les sept propositions du PCF13 pour un logement digne. Une liste à laquelle s’ajoutent désormais deux autres propositions : la réquisition des logements vides et l’encadrement des loyers. Sur l’activation de la réquisition publique, l’adjointe au Logement, Arlette Fructus souligne que cette solution fait partie des réflexions menées par la municipalité, « mais il faut que cela réponde à une réalité. On ne connaît pas à l’heure actuelle, le nombre de logements concernés ». L’élue aura d’ailleurs à coeur d’apporter les éléments techniques relatifs aux mesures prises sur l’habitat indigne.
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