C’est un défi à la fois humain et technologique que s’est lancé l’équipe d’Energy Observer : construire le premier bateau autonome en énergie et sans émission de gaz à effet de serre ni particules fines, propulsé à l’hydrogène et aux énergies renouvelables, grâce à la mixité énergétique. Energy Observer, c’est aussi un défi contemporain, à l’heure des successives conférences internationales sur le climat et les alertes sur le réchauffement de la planète. Le bateau révolutionnaire est à quai à Marseille jusqu’au 10 décembre. On peut le visiter, rencontrer l’équipage et découvrir l’ensemble du projet sous les sphères disposées sur l’esplanade à l’extrémité du J4, devant le Mucem.
« Il n’y a pas une solution miracle pour lutter contre le réchauffement climatique : il y a des solutions, que nous devons apprendre à faire fonctionner entre elles. C’est ce que nous faisons avec Energy Observer : faire collaborer les énergies de la nature, mais aussi de notre société, en réunissant autour de ce bateau, les savoir-faire des entreprises, des laboratoires, des start-up et des institutions » explique Victorien Erussard, ce « génie » comme le qualifie Renaud Muselier, le président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, venu vendredi 8 décembre, visiter le navire.
Hydrogène, solaire, énergie éolienne
Cet ancien bateau de course, construit au Canada en 1983 par l’architecte naval Nigel Irens, sous la supervision du navigateur Mike Birch, mesurait à l’origine long de 24,38 mètres. Il a été rallongé quatre fois et atteint aujourd’hui 30,5 mètres pour 12,80 mètres de large. Energy Observer est désormais un laboratoire flottant. Il expérimente la propulsion à base d’hydrogène mais il est aussi capable d’activer un mix énergétique composé d’énergie solaire ou d’éolien. Le député François-Michel Lambert, président de l’Institut de l’économie circulaire, ne s’y est pas trompé et est venu accueillir le bateau à Marseille vendredi 1er décembre, accompagné de Christophe Madrolle, conseiller au ministère de Nicolas Hulot. « Cette formidable odyssée pour le futur du premier navire hydrogène va démontrer qu’un monde nouveau vertueux et respectueux de l’environnement est possible » a déclaré M. Lambert.
Une semaine plus tard, à l’occasion de la journée mondiale pour le climat, Renaud Muselier a passé un long moment à bord et dans l’espace d’exposition. « Il peut me demander ce qu’il veut, je le ferai » a-t-il confié à Gomet’ en parlant du navigateur Victorien Erussard, tout sourire (voir la vidéo ci-dessous). Un président de Région qui va dévoiler le 14 décembre un budget régional dont 20% des sommes sont destinées à la protection du climat.