C’est un projet ambitieux auquel elle croit. Propulsée, en 2015, « Femme architecte de l’année », Corinne Vezzoni n’est pas à court d’idées pour booster la métropole Aix-Marseille-Provence. Celle qui a signé entre autres, le bâtiment jaune, situé à l’entrée de la fac de Médecine, sur le boulevard Sakakini, le bâtiment des Archives départementales de prêt des Bouches-du-Rhône ou encore le centre de Conservation et de ressources du Mucem, souhaite transformer un autre lieu du département. L’architecte marseillaise, toujours en vogue, s’est intéressée aux deux hangars Boussiron, situés en périphérie de l’aéroport Aix-Marseille-Provence, à Marignane. L’objectif : métamorphoser ces bâtiments désaffectés en lieu branché pour la jeunesse européenne. Son nom : l’AérogAre.
“Les jeunes arriveront du monde entier pour prendre des bains de musique électronique jouée par les plus grands DJ du monde”, a détaillé l’équipe Devillers et Associés, à l’occasion d’une consultation urbaine et territoriale du projet métropolitain Aix-Marseille-Provence, il y a quelques mois. « On y viendra en low-cost de la terre entière et cette facilité exceptionnelle créera vite la légende de L’AérogAre. »
C’est un projet d’envergure imaginé par Corinne Vezzoni. Il prévoit de créer des espaces de loisirs, de restauration, des bars et des hébergements pour les passagers qui atterrissent à Marignane. Ils pourront même piquer une tête dans l’Etang de Berre, sur lequel des îlots seront spécialement créés à cet effet. En tout, plus de 1500 visiteurs pourront “se rassembler sur un même lieu, pour vivre une expérience, et ne pas en sortir”, résume l’architecte qui souhaite, via ce futur équipement, s’aligner avec les grandes métropoles européennes, comme Barcelone ou Amsterdam, connues pour leur festivité.
Avec près de 13 000 mètres carré de structure, ces hangars très convoités ont de sérieux arguments afin de rivaliser avec les autres métropoles. Leur volume est, ainsi, bien plus important que celui du club techno de Berghain, situé à deux pas de l’aéroport de Berlin.
Un projet majeur soutenu par la métropole Aix-Marseille-Provence mais « trop coûteux », estime Pierre Régis. Cet été, le président du directoire de l’aéroport Aix-Marseille-Provence nous avait accordé un entretien. A l’époque déjà, il émettait des réserves quant à l’aboutissement de ce plan : “C’est un rêve qui ne se réalisera jamais”, tempérait-il.
500 millions d’euros d’investissement pour le futur aéroport
Cet entretien exclusif était aussi l’occasion pour nous d’évoquer, avec lui, la modernisation de l’aéroport Aix-Marseille-Provence. Ce matin, la direction de l’aéroport présentera sa nouvelle identité visuelle. Le résultat d’une campagne participative nommée “Et si”, lancée cet été auprès des internautes.
La première pierre d’un grand projet d’investissement de plus ½ milliard d’euros, et qui s’échelonnera jusqu’en 2025. Il vise à moderniser l’aéroport, mais surtout à accueillir un volume de passagers beaucoup plus conséquent.
Au programme: le réaménagement, à hauteur de 200 millions d’euros, du coeur de l’aérogare MP1 (et qui comprendra la création d’un bureau d’accueil tourisme et la requalification des commerces), ainsi que la création d’une grande jetée d’embarquements, destinée à recevoir les vols long-courriers. « L’aéroport de demain, c’est davantage de low-cost et de long-courriers, en direction du Moyen-Orient, de l’Asie et des Etats-Unis », explique Pierre Régis.