Aux alentours de 11 heures, en ce mardi 24 mars gris à Marseille, ils sont entre 200 et 250 à attendre dans le froid pour accéder au bâtiment de l’IHU Méditerranée Infection. Répondant à l’appel du professeur Didier Raoult, ces personnes viennent dans l’espoir de se faire dépister. A voir quatre personnes âgées qui se reposent un moment sur un banc situé un peu à l’écart de la file, l’attente est longue. Celle-ci s’allonge depuis l’entrée de l’Institut en un long serpent, qui forme deux boucles devant le bâtiment principal avant de s’étendre en une longue ligne droite jusqu’à la bouche du métro La Timone, 150 mètres plus loin.
Si la distance de sécurité d’un mètre est peu ou prou respectée, le dispositif policier autour de l’IHU Méditerranée Infection est pour le moins léger – à peine une voiture de police garée, avec à son bord un unique agent. Pour contrôler l’entrée de l’Institut, un seul vigile, qui filtre les personnes une par une. Alors que nous passons, deux dames s’invectivent, s’accusant l’une l’autre d’avoir coupé la file.
IHU Méditerranée Infection : plusieurs heures d’attente
Pour le reste, les gens patientent dans le calme, malgré le froid qui pénètre les os. On relève la présence de nombreuses personnes âgées, de quelques mères de famille avec poussette, de jeunes par paquets de deux, trois ou quatre.
Les derniers arrivés devant l’IHU devront probablement supporter plusieurs heures d’attente, bravant le durcissement des règles de confinement. En effet, la veille, le Premier ministre Edouard Philippe a limité les sorties autorisées à une heure par jour, dans un rayon d’un kilomètre autour du domicile, en étant seul. Difficile de dire si toutes les personnes présentes peuvent justifier leur déplacement pour motif de santé – l’un des motifs dérogatoires permettant d’aller et venir. Toujours est-il que la situation donne l’impression d’être globalement peu encadrée, dans un contexte sanitaire où chacun est appelé à prendre un maximum de précautions.
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