C’était au début de 2019. Il y a maintenant plus de cinq ans… Jean-Marc Forneri, le feu président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille annonçait en début de conférence de presse le grand gagnant de la consultation lancée en juin 2017 pour l’exploitation future du hangar J1 situé sur les quais de la Joliette à Marseille. Un méga projet diversifié (immobilier, loisirs, bureaux et hôtellerie) emporté par un groupement emmené par Adim, la filiale développement du groupe Vinci, alliée à la Caisse des dépôts et au cabinet d’architecture parisien Reichen et Robert & Associés (qui a depuis fusionné avec le cabinet marseillais Roland Carta).
Le projet retenu, baptisé La Passerelle, se distingue « par un parti-pris architectural simple préservant l’esthétique du bâtiment ainsi que les transparences visuelles sur les espaces maritimes avec une mise en valeur des perspectives paysagères » commente alors le directeur de l’aménagement du port de l’époque, Renaud Paubelle, parti depuis à la direction de l’aéroport de Strasbourg. Il insiste aussi « sur la programmation multi-facettes équilibrée entre économie et loisirs, et la qualité et la solidité des partenaires. » Exit donc les projets présentés par les trois autres équipes dont deux avaient particulièrement retenu l’attention du jury. Le projet porté par Quartus avec l’architecte vedette Norman Foster et de nombreux acteurs locaux comme Tangram Architectes, ou encore celui de Redman, avec comme architecte Corinne Vezzoni et en partenaire notamment Aix-Marseille Université. Hors course aussi, le projet d’aquarium dessiné par l’architecte lyonnais Rougerie, allié au cabinet Carta.
« Notre ambition est d’en faire un lieu de vie d’environ 27 300 m² de surface de plancher qui sera le fruit d’une polyvalence importante et d’une combinaison d’expériences accessibles à tous » annoncent dans la foulée les promoteurs du projet précisant les différentes vocations du site. Plus de cinq ans après, il ne s’est toujours rien passé sur ce site emblématique au coeur du quartier le plus “bankable” de la ville. La crise du Covid, la hausse des matières premières et l’évolution des taux d’intérêt, ont successivement été évoquées pour expliquer le retard à l’allumage, malgré un permis de construire obtenu en 2022.
Un nouveau directeur à Adim, une réservation prolongée par le GPMM jusqu’à l’été
Mais il semble que de sources concordantes, le port de Marseille, propriétaire des lieux, ait décidé début 2024 de mettre un peu la pression, avec une prolongation de la réservation du site jusqu’à cet été afin d’obtenir des gages d’avancements. Un nouveau directeur, Kevin Deprez, un ancien du groupe Legendre et d’Eiffage immobilier, a été recruté en janvier à la place d’Annaïg Velay qui dirigeait Adim Provence depuis 2017.
La semaine dernière lors de la présentation des résultats 2023 de la Caisse des dépôts (CDC), le directeur régional de la CDC, Alexis Rouque, ne cachait pas que la situation était désormais au quitte ou double : « Le port est revenu vers les porteurs en disant que s’ils voulaient conserver le bénéfice du projet, il fallait donner de la visibilité.» Selon lui le groupement doit désormais revenir vers le port, avec notamment un modèle économique et un travail d’optimisation des coûts de l’opération. « C’est l’année où jamais » lance Alexis Rouque.
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Hangar J1 : le port privilégie la solidité du groupement Vinci – CDC pour l’exploitation du hangar J1