Un peu plus d’un an après l’annonce de la dotation de 96 millions d’euros de l’Etat dans le cadre de France 2030, le Marseille immunology biocluster a été officiellement lancé, mercredi 13 novembre, à l’occasion d’une cérémonie organisée à la Préfecture, en présence du préfet, du président de région Renaud Muselier et d’autres représentants politiques et du monde médical, notamment la directrice de l’agence pour l’innovation de la recherche, Lise Alter. « Ce biocluster MIB doit être un tremplin à l’échelle nationale pour la recherche et les jeunes entreprises » affirme cette dernière.
Ce lancement a été organisé dans la foulée du conventionnement avec l’Agence nationale de la recherche, en septembre dernier, qui permet de débloquer par tranches de dix millions d’euros chaque année les fonds de France 2030.
Un historique de l’immunologie à Marseille
Le biocluster est la concrétisation d’un travail mené déjà de longue date sur Marseille en matière de traitement des cancers par l’immunologie. Depuis 1976, en effet, le territoire œuvre sur ce terrain avec la création du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (CIML), qui donne l’impulsion à de nombreuses startup : Immunotech en 1982, Innate Pharma et Ipsogen en 1999…
Aujourd’hui, le territoire est riche d’entreprises dans ce domaine, rassemblée au sein de Marseille Immunopole. « Sans le savoir, le biocluster existait déjà », relate ainsi Daniel Olive, co-fondateur d’Imcheck Therapeutics et co-président de l’association de préfiguration du Marseille immunology biocluster, aux côtés du président de la Chambre de commerce et d’industrie Jean-Luc Chauvin. L’objectif est désormais d’aller plus loin dans cette approche, en élargissant également à l’infectiologie, les maladies inflammatoires et maladies auto-immunes. Enfin, le biocluster s’appuie sur un fonctionnement réparti à parts égales entre le monde de la recherche et le monde industriel, afin de créer un pont entre les deux.
Les deux premières plateformes technologiques du MIB mises en service en 2025
Le MIB, aujourd’hui piloté une association de préfiguration, ne doit officiellement voir le jour qu’en 2030, mais dans les faits, deux laboratoires composantes du biocluster entreront en service en 2025 sur Luminy : il s’agit des laboratoires B-Screen (qui abritera une machine permettant d’isoler les lymphocytes B, une composante majeure du système immunitaire) et Cell Scale (qui vise à développer une immunothérapie à base de cellules autologues).
Un appel à projets a été lancé par la Fondation Amidex pour trouver des projets susceptibles d’utiliser les plateformes technologiques. Le calendrier prévisionnel publié sur le site de la fondation prévoit un démarrage des projets en mai 2025. Entrera ensuite en service le “bâtiment totem” du biocluster, le C2IT qui doit prendre ses quartiers sur l’emprise de l’hôpital Sainte Marguerite.
Avec cette nouvelle structure, l’idée est donc d’accélérer, avec des objectifs ambitieux : augmentation de plus de 50% des essais cliniques en phases 1 ou 2, création d’une trentaine de nouvelles startups, implantation de 30 entreprises d’ici 2030 … Le MIB devrait aussi générer 2000 emplois directs et 2 milliards d’euros de retombées économiques.
Attirer les investisseurs
Si l ‘Etat abonde donc à hauteur de 96 millions d’euros, le coût du projet est bien plus conséquent, avec un chiffrage à 700 millions d’euros. « Au cœur de tout cela, il y a une demande industrielle. Le but est d’attirer des investisseurs pour créer des synergies. Le projet est conventionné à 700 millions d’euros mais le but est d’aller beaucoup plus loin », souligne Eric Vacaresse, président d’Eurobiomed et directeur des relations scientifiques en Europe pour Sanofi Hub R&D France. Le réseau de biotech Eurobiomed aura d’ailleurs un rôle à jouer sur ce plan. L’objectif affiché est l’accompagnement d’au moins trente start-ups viables dans les dix prochaines années.
Le MIB et ses partenaires visent pour l’heure une levée de fonds de deux milliards d’euros. « Il faut mettre en place les projets, réunir des comités d’experts pour déterminer les budgets … On va y aller progressivement », insiste Daniel Olive.
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