L’entreprise marseillaise spécialiste de l’efficacité énergétique Sonergia et la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) se sont unis pour créer SoFUB, qui porte le programme ColisActiv’. Le programme vise à encourager les entreprises à abandonner la livraison de colis par véhicule thermique en faveur de la livraison active (en vélo, en vélo cargo, à assistance électrique ou à pied) sur le dernier kilomètre.
Lauréat de l’appel à programme Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) du ministère de la Transition écologique et inscrit dans le plan de cyclologistique du même ministère, ColisActiv’ a testé sa démarche avec cinq territoires pilotes en France : Angers Loire Métropole, le Grand Reims, Paris Est Marne Bois, l’Aire Grenobloise et le Grand Lyon avec un budget de 5,8 millions d’euros dont 1,8 provenant des collectivités.
« 48 000 personnes seraient mortes de la pollution atmosphérique » selon les chiffres de La Poste en 2019, à savoir que « 30% de la pollution de l’air vient de la logistique ». ColisActiv’ est né de ces constats et du nombre de flux des colis qui augmente de 8% chaque année et de 20% en 2020. Cette pollution des centres villes engendre l’encombrement des zones urbaines et des nuisances sonores qui empiètent sur la qualité de vie des habitants.
Comment le programme ColisActiv’ peut-il inciter les entreprises ?
Pour chaque colis livré à vélo ou à pied, une prime est reversée à l’opérateur de la livraison (Synchronicity, Vélo en ville ou Toutenvélo sur le territoire) qui pourra ensuite « réduire le montant des tarifs proposés à ses clients et devenir plus compétitif face aux transporteurs en véhicules thermiques » explique à Gomet’ le porteur du programme, Amauric Guinard. Pour lui, le manque de compétitivité de la livraison en modes actifs (en vélo, à pied…) est associé au surcoût des livraisons des entrepôts de logistiques urbains (ELU). Pour livrer les derniers kilomètres à pied ou en vélo, les ELU sont nécessaires puisqu’un livreur ne peut pas rouler 15 kilomètres par soucis de temps et d’efficacité. C’est donc sur le dernier kilomètre que la livraison en mobilité douce peut s’effectuer.
Les primes versées sont cofinancées par les collectivités à 38% et le programme CEE ColisActiv’ à 62%. D’où la nécessité que la collectivité puisse dégager du budget pour mettre en place ce programme et développe en filigrane, une Zone à Faibles Émissions (ZFE) qui permettra, à terme, la création de pistes cyclables pour encourager la livraison à vélo et vélo cargo. Concernant la Métropole Aix-Marseille Provence, Amauric Quinard a déjà échangé avec des représentants sans aboutir à une prise de décision. « La Métropole est intéressée par le programme mais cherche encore comment financer sa participation. Les municipalités et l’Ademe ont été sollicitées dans ce sens. » explique Amauric Guinard.