Nous nous intéresserons ici aux partis qui présentent des candidatures dans plusieurs cantons mais qui ne sont pas dans une dynamique globale sur l’ensemble Bouches-du-Rhône. Parmi les candidats observés, certains pourront gagner localement, mais dans la majeure partie des cas, ils auront davantage un rôle de force d’appoint dans une alliance nouée au second tour.
Le Front de Gauche : remporter certains cantons, marquer sa présence dans les autres
Présent autant que possible, le Front de Gauche disputera ainsi les élections dans pas moins de 24 cantons sur un total de 29 (consultez le détail des cantons sur Wikipedia) tantôt comme favori, tantôt comme supplétif. En effet, dans certains cantons, il a de fortes chances de réaliser un score élevé qui pourrait lui ouvrir les portes du second tour. C’est le cas dans le canton 4 et dans le canton 14 mais aussi dans le 24 qui comptent chacun plusieurs communes tenues par ce mouvement de la gauche de la gauche : Roquevaire et la Penne dans le canton d’Aubagne (n°5), Gardanne et Septèmes dans le canton 14 et Martigues comme Port-de-Bouc dans le canton 24. Voici les territoires où le Front de Gauche jouera un rôle d’acteur principal. Ailleurs, il est condamné à faire de la figuration, mais pourrait servir de force d’appoint aux autres partis de gauche le second tour venu. Le Front de Gauche souhaite surfer sur la “vague Syriza” et se revendique ouvertement comme le pendant national du parti grec. Valérie Diamanti, candidate FdG dans le canton 14 a ainsi affirmé dans l’émission de France 3 “La Voix est libre” incarner « la Gauche anti-austérité, sur le modèle grec. »
En effet, le Front de Gauche ne présente jamais des alliances avec le Parti Socialiste, sauf dans le canton d’Aubagne mais on nous assure que la candidate du PS « est une frondeuse en désaccord avec les positions du gouvernement.» La présence dans autant de cantons de la formation de Jean-Luc Mélenchon a donc pour objectif de maintenir son ancrage local, et pourquoi pas, dans certains cantons, de créer la surprise en jouant sur un effet Syriza et le rejet des positions gouvernementales.
EELV : un coup communiste, un coup socialiste
Europe-Ecologie-Les-Verts présente des candidats solitaires dans seulement quatre cantons. La plupart du temps, le principal parti écologiste s’allie avec une autre force de gauche car, pour ces élections, EELV n’a pas choisi de partenaire à l’échelon national. Ainsi, dans certains cas les Verts participent à une coalition autour du Parti Socialiste et dans d’autres cas ils se sont unis au Front de Gauche. Du côté du FdG, on nous présente les alliances EELV-FDG comme « L’avenir de la Gauche de la Gauche. C’est sur ce modèle que nous devons rebâtir le paysage politique pour constituer une véritable alternative à gauche du Parti Socialiste. » Cependant, ce type d’alliances semble davantage pragmatique qu’idéologique puisque dans de nombreux cantons, Europe Ecologie n’a pas hésité à reconduire sa traditionnelle alliance avec le Parti Socialiste. Un responsable des Verts nous précise : « Les élections départementales fonctionnent canton par canton. Nous avons fait le choix de nouer des alliances au cas par cas avec les forces progressistes en présence pour maximiser nos chances de victoire. » Cette stratégie explique un nombre important de partenaires, allant du Front de Gauche au MoDem.
Debout la France : s’implanter localement
C’est la première fois que le parti Debout la France, fondé et présidé par Nicolas Dupont-Aignan, est autant présent, représenté dans plus de la moitié des cantons des Bouches-du-Rhône, et principalement sur Marseille. Ce parti patriotique, anciennement Debout la République, souhaite utiliser ces élections départementales pour en faire « le symbole de notre progression, dans les urnes mais également sur le terrain » souligne un communiqué. Ce parti, peu médiatisé, attend donc un nouveau souffle de ces élections et insiste sur le renouveau qu’il prétend incarner : « Nos candidats sont les plus jeunes en termes de moyenne d’âge tous partis confondus ! Ils incarnent le renouveau que notre mouvement propose, entre un système qui se décompose et des extrêmes caricaturales.» Néanmoins, lorsqu’on s’intéresse au terrain, les candidats “DLF” sont peu visibles, sur les panneaux électoraux comme dans les conversations. La plupart des habitants ne savent même pas que des candidats Debout La France se présentent aux prochaines élections.
Le MoDem : une présence très ciblée pour ne pas “favoriser le Front National”
Le Modem, parti de Françis Bayrou a choisi de ne s’engager que partiellement dans ces élections. Le leader départemental du parti centriste, Childéric Müller, nous confie : « Nous avons tenu à nous présenter seulement dans des cantons où le Front National est faible afin de ne pas les aider à gagner des cantons.» M. Müller pense réaliser des scores importants dans certains cantons. « Nous pensons arriver au second tour dans le canton de Chateaurenard car notre binôme de candidats bénéficie d’appuis importants localement, notamment celui d’Europe-Ecologie-Les-Verts.» Et si le MoDem remporte un canton, ses élus « voteront Martine Vassal car il ne faut surtout pas que M. Guérini soit réélu. Les Bouches-du-Rhône sont la risée politique de la France, ce n’est plus possible » ajoutant même que «la position de M. Mennucci est digne.»
Nouvelle Donne : un test grandeur nature
A l’occasion de ces élections départementales, Nouvelle Donne a décidé de ne présenter des candidats que dans deux cantons des Bouches-du-Rhône, les 12 et 21, deux cantons marseillais. C’est la première fois que le parti créé par Pierre Larrouturou présente des candidats à une élection locale sur Marseille. Ce test grandeur nature sera à observer de près. Si dans le canton 12, compte tenu des 11 listes en concurrence, le score de ND sera probablement assez faible, le nouveau parti de gauche a davantage de chances d’effectuer un gros score dans le canton 21 où il constitue la seule force de gauche avec le FdG.
Génération Ecologie : une personnalité
Le parti politique créé par Brice Lalonde a eu son mot à dire dans ces élections. La formation écologiste du centre a apporté son soutien à plusieurs candidats dans les Bouches-du-Rhône et a présenté une candidate dans le canton 18, qui fait figure de personnalité locale. En effet, France Gamerre, présidente d’honneur du parti, part comme candidate dans une alliance de gauche dite “rassemblée” sur un territoire très ancré à droite.
Il existe encore bien d’autres candidatures. Certains binômes se présentent comme la “Gauche socialiste”, d’autres comme écologistes Le nombre de “candidats indépendants du renouveau” est impressionnant, mais leur poids politique réel est quant à lui quasi-nul.
Du Conseil général au conseil départemental.
Les explications en vidéo avec Anonymal TV
Les conseils généraux deviennent conseils départementaux, on vous explique ! from anonymal tv on Vimeo.
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