Gomet’. Pouvez-vous présenter Unicancer ?
Patrice Viens. La Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) regroupe dans une structure communautaire créée en 1964 les 18 centres de lutte contre le cancer répartis sur le territoire national. Ses deux objectifs majeurs sont la mutualisation des moyens et des compétences, ainsi que le renforcement de l’identité et du modèle des centres de lutte contre le cancer dans le paysage de la cancérologie française. Unicancer repose au niveau juridique sur un groupement de coopération sanitaire (GCS) qui développe la coopération et la mutualisation entre les membres et produit de la recherche. La structure promeut aussi les essais thérapeutiques, l’évaluation de nouveaux médicaments ou les nouvelles stratégies thérapeutiques. C’est la plus grosse activité d’Europe de ce point de vue là.
Quelle est votre ambition en tant que président d’Unicancer ?
P.V. Les centres de lutte contre le cancer ont toujours eu une activité pionnière, à la pointe de la lutte contre la maladie, en développant de nouveaux modes de prise en charge ou de nouveaux traitements, qui ont ensuite bénéficié ultérieurement à l’ensemble des patients. Je souhaite continuer à faire en sorte que les centres aient les capacités organisationnelles et financières pour poursuivre ces activités à la pointe de la lutte contre les maladies.
Quelle est la place de l’IPC dans le groupe Unicancer ?
P.V. L’Institut Paoli Calmette est le troisième centre en France en termes de volume d’activité. Il occupe donc une place privilégiée dans le paysage français.
Pourriez-vous parler du projet européen que vous menez actuellement ?
P.V. Le projet européen MyPeBS (My personal breast Screening) est initié cette année. Cette étude, portée par Suzette Delaloge à Gustave Roussy (CLCC de Villejuif) est promue par Unicancer. Notre objectif est d’aller vers un dépistage sur mesure du cancer du sein. 85 000 femmes dans 5 pays en Europe dont 20 000 en France seront « recrutées ». Nous démarrons les premières inclusions à l’automne 2018. Aujourd’hui, l’on préconise une mammographie à toutes les femmes à partir de 55 ans. Certains considèrent que ce dépistage est exagéré, d’autres qu’il n’est pas assez fréquent. Notre objectif est d’adapter le dépistage aux vrais risques de la personne.
Comment évaluer ainsi les risques individuels ?
P.V. Nous allons mettre en place des essais qui évolueront en fonction du risque afin de déterminer le meilleur dépistage pour la patiente concernée. Tout d’abord, les femmes qui ont un risque génétique sont sorties de l’essai car le rythme d’un tel dépistage est codifié et indiscutable. Ensuite, nous analysons les antécédents familiaux, le climat hormonal en fonction des cycles de la femme, des enfants, des grossesses. Il existe aussi un risque environnemental. De nombreux paramètres sont modélisés pour classer les femmes en fonction de leur risque et ainsi proposer différents rythmes de dépistage. Lors de l’essai, un certain nombre de femmes seront suivies sur au moins 10 ans pour savoir si le changement de mode de surveillance, des dépistages moins intensifs qu’à l’heure actuelle ou au contraire plus renforcés, permet de mieux détecter les cancers ou de limiter les examens superflus.
L’actualité du secteur de la santé avec Gomet’ Santé
Gomet’ Media propose un nouveau service d’informations baptisé Gomet’ Santé. C’est une chaîne thématique d’actualités, couvrant le secteur de la santé en Provence Alpes Côte d’Azur et Occitanie. Les articles sont diffusés sur le portail Gomet’, dans la rubrique santé, avec un accès réservé pour les abonnés. Ces derniers bénéficient aussi d’une newsletter tous les quinze jours avec une synthèse exclusive d’informations régionales et d’un guide annuaire annuel. Gomet’ Santé a été lancé en partenariat avec le cluster Eurobiomed.
Vous souhaitez recevoir plus d’informations ou vous abonnez, envoyez-nous votre demande à contact@go-met.com ou téléchargez votre bulletin d’abonnement dans le document ci-dessous.