Une réouverture a minima du tunnel du Rove ?
Le deuxième grand sujet abordé par le rapport pour éviter la désalinisation de l’étang de Berre est lui aussi un vieux serpent de mer : la réouverture du tunnel du Rove. « Une problématique vieille de plus de 50 ans… », rappelle Jean-Marc Zulesi. La canal du Rove relie l’étang à l’Estaque lui assurant ainsi un apport en eau salé. Cependant, le tunnel s’est effondré en 1963 empêchant toute navigation ainsi que la circulation de l’eau. Depuis plusieurs années, de nombreuses associations et élus locaux réclame sa rénovation et sa réouverture. « La solution, on la connait et l’ouverture du tunnel du Rove en fait partie », assure Mario Martinet. Parmi les propositions, le Gipreb (groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre) soutenait un projet de station de pompage avec un débit de 10 mètres cube par seconde. Un investissement estimé à 8 millions d’euros. « Ce n’est pas excessif », estime Mario Martinet.
Pour autant, les députés ne semblent pas compter sur cette solution pour régler le problème : « Ce n’est pas une question de débit, qu’il soit à 5, 10 ou 20 mètres cubes par seconde, ce n’est rien comparé à la centrale EDF. A moyen ou long terme, cela n’aura qu’un effet très limité sur l’étang de Berre », affirme Jean-Marc Zulesi. Il propose tout de même de rouvrir le tunnel et surtout de le réhabiliter « car il y a des habitations au-dessus et il y a un vrai risque pour eux », prévient le député. Par contre, pas question de station de pompage, les parlementaires évoque seulement « une courantologie naturelle » qui devrait atteindre les 4 mètres cubes par seconde. « Cela devrait tout de même avoir un effet positif sur l’étang du Bolmon et le canal du Rove », ajoute Jean-Marc Zulesi.
L’une des autres sources de pollution importante vient des bassins versants notamment La Touloubre et la Cadière qui se jettent dans l’étang de Berre. « Elles apportent trop d’azote et de phosphore », indique le rapport des députés. Pour éviter cette pollution, ils insistent sur la nécessaire amélioration du travail des stations d’épuration des communes alentours. « Il faut accompagner les collectivités dans les investissement nécessaire sur leurs stations d’épuration », prévient Jean-Marc Zulesi. Souvent de trop petites tailles ou mal adaptées, ces équipements sont débordés lors des épisodes de pluies intenses. Le rapport propose l’élaboration d’un nouveau schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux pour les communes du pourtour de l’étang. Selon jean-Marc Zulesi, il faudrait même remonter plus loin : « Il faut que les communes du Pays d’Aix prennent conscience qu’un mauvais traitement des eaux impacte également la qualité de l’étang de Berre », insiste-t-il.