Moins d’un mois après son élection, Michèle Rubirola et les siens vont se confronter lundi 27 juillet à leur premier vrai conseil municipal. Au programme, un gros morceau avec le vote du budget de la Ville. « Il ne nous appartient pas », prévient cependant Joël Canicave (PS), le nouvel adjoint aux finances (voir l’interview vidéo page suivante). Avec la crise sanitaire, le vote du budget a en effet été repoussé de plusieurs mois et la nouvelle majorité de gauche se retrouve à devoir adouber des comptes réalisés par l’ancienne équipe de Jean-Claude Gaudin.
Un emprunt de 50 millions d’euros réaffecté pour les écoles et le logement
« La précédente équipe avait prévu d’emprunter 58 millions d’euros pour compenser la crise du coronavirus sur un tas de petits dossiers divers et variés », explique Joël Canicave lors d’une conférence de presse organisée jeudi 23 juillet à l’hôtel de Ville. S’il ne suit pas complètement cette décision, il garde le principe de la ligne de crédit en « réorientant » les fonds obtenus. A l’occasion du prochain conseil municipal, le Printemps Marseillais va voter sa première décision modificative du budget pour flécher au final un emprunt de 50 millions d’euros sur deux de ses priorités affichées lors de la campagne : les écoles et l’habitat indigne.
La rénovation des écoles en priorité
« La priorité des priorités, c’est la sécurité des minots à la rentrée », insiste Pierre-Marie Ganozzi, l’adjoint en charge du fameux Plan Ecoles. Pour joindre le geste à la parole, la nouvelle équipe municipale a décidé de consacrer dès maintenant 30 millions d’euros à la rénovation du parc scolaire. « On a demandé une synthèse de la commission de sécurité des marins-pompiers pour intervenir sur les problèmes les plus urgents », explique-t-il. Et de préciser : « il ne s’agit là que d’un début, nous ferons ce que nous pourrons cet été pour être prêt d’ici les vacances de la Toussaint ». Pour le grand plan de rénovation des écoles, il va falloir attendre encore un peu. Pierre-Marie Ganozzi étudie actuellement les deux audits techniques réalisés par l’ancienne équipe avant d’engager les grandes opérations.
Une enveloppe d’urgence de 20 millions pour l’habitat indigne
Le reste de l’emprunt servira à lutter contre l’habitat indigne. Michèle Rubirola et son équipe investissent 20 millions d’euros dans la rénovation des immeubles les plus dégradés. « On doit rassurer au plus vite les habitants sur la sécurité de leurs logements. Il y encore beaucoup trop de monde à l’hôtel », rappelle Patrick Amico, l’adjoint au logement. Il va donc prendre en charge les travaux urgents de certains propriétaires privés « mais on se les fera rembourser », prévient-il. L’opération concerne également le parc communal détenu par la mairie en direct ou au travers de l’agence Marseille Habitat : « On a identifié a priori 51 immeubles qui nécessitent une intervention urgente », indique l’adjoint.
L’appel d’offres pour l’audit financier lancé cet été
Outre cette ligne de crédit modifiée, la nouvelle majorité va donc se contenter de voter un budget pré-établi d’un milliard d’euros de fonctionnement et de 444 millions d’euros de fonctionnement (voir graphique ci-dessous). L’encours de la dette au budget principal (1,576 milliard d’euros ) et la dette consolidée (1,634 milliard d’euros) apparaissent en diminution « Il y a un réel désendettement de la Ville, avoue Joël Canicave. Mais c’est au détriment des investissements qui n’ont cessé de baisser », regrette-t-il.