La crise sanitaire a révélé l’impuissance de la France à produire ses propres masques en cas d’épidémie. A Marseille, un entrepreneur a décidé de remédier au problème en lançant sa propre usine à Château-Gombert avec l’objectif ambitieux d’en fabriquer 12 millions d’ici la fin de l’année prochaine.
Déjà 10 000 masques vendus en pré-commande
En mars dernier, Michael Caroff, patron d’une agence de publicité digitale, Lead 360, décide de se lancer dans la fabrication de masques en tissus pour le grand public. Rapidement, il trouve un espace de 450 mètres carrés à Château-Gombert pour démarrer son activité. Une campagne de financement participatif est lancée sur KissKissBankBank qui permet à Masque XIX d’enregistrer 10 000 pré-commandes. « Aujourd’hui, nous en avons déjà livré 6 000 et les 4 000 restants arriveront chez les clients avant la fin du mois », assure à Gomet’ Michael Caroff. L’entreprise compte aujourd’hui une équipe de dix couturiers qui peuvent fabriquer 800 masques en tissus par jour.
Une boutique en ligne Masque XIX au mois d’août
Dans quelques jours, Masque XIX lancera sa propre boutique en ligne pour vendre ses masques de protection : « Nous misons sur du haut-de-gamme aux alentours de 20 euros. Nos masques sont très résistants, lavables et réutilisables jusqu’à 400 fois avec des performances de filtration et un confort supérieur à ce que l’on trouve aujourd’hui », affirme Micahel Caroff. Mais la société mise surtout sur le lancement prochain d’une ligne de fabrication de masques FFP2 pour les professionnels.
Une première machine de production de masques FFP2 début 2021
Dès la rentrée, Masque XIX prévoit d’acheter une machine de production capable de fabriquer 9 600 masques par heure. Fabriquée par la société gardannaise Hightaix, cet outil coûte environ 800 000 euros. « Nous sommes en discussion avec les banques pour financer cet achat », annonce Micheal Caroff. Si tout se passe bien, elle sera opérationnelle au début de l’année prochaine. Cette machine pourrait être la première d’une longue série : « On envisage à terme d’en acheter d’autres », prévient l’entrepreneur. Il estime le potentiel de chiffre d’affaires à 2 millions d’euros par an pour les masques en tissus et à 5 millions d’euros par machine de masques FFP2. Pour faire tourner l’entreprise, les deux associés vont poursuivre leurs recrutements avec un objectif de vingt personnes au début de l’année prochaine.
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