Aix Marseille Université s’engage fortement dans la lutte contre tous les types de discrimination. Pour animer son plan d’actions, la gouvernance d’Eric Berton s’appuie sur la vice-présidente Isabelle Régner, spécialiste internationale des biais cognitifs. Une carte maîtresse.
Le 24 mai prochain, Aix-Marseille Université organise en partenariat avec le bureau des étudiants (BDE) de la faculté de droit et de science politique d’Aix-en-Provence un procès fictif contre le racisme ordinaire. Inspiré de faits réels et joué par des étudiants, ce procès est une façon ludique de sensibiliser à la question et contribuer à faire connaître les dispositions légales qui sanctionnent le racisme. L’événement, impulsé par Ariane Vidal-Naquet, chargée de mission à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, devrait se tenir en présentiel, en fonction de l’évolution de la crise sanitaire.
C’est l’un des multiples exemples des actions engagées par Aix Marseille Université (AMU) pour lutter contre les discriminations. Ce pan de la gouvernance d’Eric Berton, le président d’AMU, est animé par Isabelle Régner, vice-présidente en charge de l’égalité femmes – hommes et à la lutte contre les discriminations. La feuille de route de cette spécialiste mondiale des stéréotypes de genre et des biais cognitifs s’avère particulièrement ambitieuse. Il s’agit tout à la fois de sensibiliser et d’animer tout au long de l’année les grands thèmes de sa politique, mais aussi de faire bouger les lignes dans la durée en mettant en place des dispositifs efficaces et pérennes.
Le label HRS4R obtenu le 29 avril
Certes Aix Marseille Université est déjà reconnue pour ses efforts. L’université métropolitaine, «socialement engagée» figure à la 20e place mondiale du classement international Times Higher Education « University Impact Ranking » et première université française de ce palmarès qui mesure le niveau de respect des engagements RSE des établissements.
Il s’agit désormais d’aller plus loin. AMU a obtenu le 29 avril 2021, le label « Human Resources Strategy for Researchers» (HRS4R), qui vise à améliorer les pratiques des organismes et établissements de recherche en matière de recrutement et de cadre d’exercice des chercheurs tout au long de leur carrière. Pour ce faire, Isabelle Régner a mis en place un travail de sensibilisation pour tous les jurys de recrutements afin de réduire les inégalités femmes-hommes. Pas moins de 57 jurys, qui comprennent en moyenne une dizaine de membres, sont désormais formés afin de déjouer les conditionnements cognitifs profonds qui agissent souvent à l’insu des personnes. L’action d’Isabelle Régner se déploie aussi dans le cadre global du plan pour l’égalité professionnelle des personnels. Aix Marseille Université prévoit de modifier en profondeur son dispositif d’écoute et d’aide pour les personnes qui subissent des violences sexuelles et d’agressions sexuelles et sexistes ou des faits de racisme et d’antisémitisme. Des moyens renforcés vont être mis en place
Un partenariat avec le Camp des Milles
Tout au long de l’année, de nombreux événements viennent ponctuer la vie sur les campus, comme plusieurs conférences et débats à l’instar de celui avec Delphine Martinot organisé lors de la journée internationale des droits des femmes. Il s’agit enfin de tisser des relations de partenariat avec les acteurs du territoire engagés dans la lutte contre les discriminations. Ainsi Aix-Marseille Université a signé un partenariat avec le Camp des Milles dans le cadre de la chaire Unesco « Éducation à la citoyenneté, sciences de l’homme et convergence des mémoires » pour proposer aux étudiants des formations fondées sur une approche historique et scientifique des génocides, et prévenir les mécanismes psycho-sociaux qui peuvent conduire à des réactions racistes ou antisémites.
« Une politique qui va en profondeur »
Le président d’Aix Marseille Université, Eric Berton, interrogé par Gomet’ en marge du lancement du Quai des étudiants à La Criée, affirme ici sa volonté d’aller jusqu’au bout en matière d’égalité femmes-hommes et de lutte contre les discriminations.
« La politique d’égalité hommes-femmes est une priorité pour Aix-Marseille Université parce qu’elle correspond à la modernisation et à la transformation qu’on veut donner à notre université. C’est tout l’inverse d’une politique cosmétique, c’est une politique qui va en profondeur pour faire évoluer les choses et qui se base sur des résultats scientifiques validés. Fonder notre politique sur la science, c’est quand même la moindre des choses pour AMU qui est un lieu de science ! Tout cela dans l’objectif de faire évoluer les consciences et les pratiques, et de travailler sur les biais implicites de genre. C’est pour nous fondamental et j’espère que toutes les communautés d’AMU sauront répondre à ce défi de la modernité. Aix-Marseille Université, c’est un grand huit : 8 000 personnels, 80 000 étudiants … Dans une grande communauté comme celle-là, il y a ce qu’on retrouve dans la société. Il faut travailler dessus et ne pas faire la politique de l’autruche. Il vaut mieux mettre en place des processus avec des gens compétents, attentionnés et qui veulent travailler à la résolution de ces problèmes. Il ne sert à rien de nier. »
Liens utiles :
> Le programme de la vice-présidence à l’égalité femmes – hommes et à la lutte contre les discriminations sur le site d’AMU
> L’actualité d’Aix Marseille Université dans les archives de Gomet’