« Nous allons renverser la table pour montrer qu’il n’y pas que le Rassemblement National et Les Républicains dans cette élection ». C’est d’un pas déterminé que Jean-Laurent Félizia, paysagiste-concepteur et accessoirement tête de liste du Rassemblement écologique et social, a franchi le seuil de la Préfecture des Bouches-du-Rhône pour y déposer sa liste, vendredi 15 mai. Une liste qui comporte 135 noms, et dont les têtes de listes ont d’ores et déjà été dévoilées (la liste complète avec tous les candidats est à retrouver page suivante). Parmi elles, des personnalités issues d’Europe Ecologie les Verts, mais aussi du Parti socialiste, du parti communiste, ou encore du mouvement Génération.s (voir la liste ci-dessous).
Des personnalités du Printemps Marseillais sur la liste, LFI toujours absent
Plusieurs personnalités du Printemps Marseillais attendaient eux aussi devant la Préfecture ce vendredi, dont Yannick Ohanessian, adjoint à la sécurité de la Ville, Audrey Gatian, adjointe aux mobilités, mais aussi Joël Canicave et Pierre Huguet, respectivement adjoints aux finances et à l’éducation. Une présence loin d’être anodine : car si la liste officielle n’avait pas encore été dévoilée vendredi, on sait d’ores et déjà que des noms de la majorité municipale y figureront. « On retrouvera quelques membres de la majorité municipale, bien sûr », confirme Joël Canicave, interrogé par Gomet’, se gardant toutefois de lever le suspense sur les personnalités concernées.
« Le Printemps marseillais existe à Marseille. Nous, nous sommes le Rassemblement écologique et social, il n’y pas de copié-collé. Nous avons dans cette liste des acteurs et actrices qui participent à la vie locale, mais l’institution n’est pas la même », a toutefois nuancé Jean-Laurent Félizia.
La liste veut donc rassembler les forces de gauche, mais pas toutes : la France Insoumise ainsi que plusieurs collectifs citoyens ne sont pas présents. Une absence qui a suscité des critiques et provoqué un appel à l’unité du rassemblement, le 23 avril dernier, auquel Jean-Laurent Félizia, accusé de ne pas répondre, a souhaité réagir : « Nous avons sur la liste des personnes qui ont lancé à cet appel et contribuent aujourd’hui à la rédaction du programme de notre rassemblement ». C’est par exemple le cas de Capucine Edou, membre du mouvement Génération.s, signataire de l’appel unitaire, et aujourd’hui tête de liste du Rassemblement écologique et social dans les Bouches-du-Rhône.
En revanche, La France Insoumise (LFI), elle aussi signataire de l’appel unitaire, sera bel et bien absente de ce rassemblement de la gauche. « LFI n’est pas un problème, ni un adversaire, mais le timing a fait qu’on a pas pu se retrouver. Il est difficile de discuter avec eux car il y a une confusion entre nos ambitions, perspectives », a déploré Jean-Laurent Félizia, sans toutefois fermer définitivement la porte à une entente : « si à un moment ils doivent œuvrer avec nous, ils seront présents ». Dans un communiqué publié le 14 mai, La France Insoumise a toutefois exprimé son mécontentement d’être ainsi « bannie » du rassemblement. Les chefs de file du parti devaient s’exprimer lundi 17 mai pour faire connaître leur position. Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille avait également fait part de son amertume que le collectif Mad Mars, qu’elle a créé et qui est partie intégrante du Printemps marseillais, ne soit pas convié à participer à la liste emmenée par M. Félizia. L’astrophysicien Jacques Boulesteix a publié dans Gomet’ samedi une tribune dénonçant cette absence.
Jean-Laurent Félizia dénonce « un brouhaha à droite »
Ce vendredi 15 mai, Renaud Muselier présentait lui aussi ses dix têtes de listes pour le scrutin des 20 et 27 juin prochains. Interrogé sur l’accord passé entre Renaud Muselier et La République en Marche, le candidat tête de liste du Rassemblement écologique et social s’est montré particulièrement acerbe vis-à-vis du président de Région sortant : « N’a t il pas des politiques publiques à porter plutôt que faire valoir le risque du Rassemblement National, certes présent ? Comment créer une identité politique quand on fait un « blougi bloulga » (sic) avec des gens ultra libéraux, conservateurs ? Je considère que Renaud Muselier est le principal acteur de ce brouhaha et que ce rassemblement n’est qu’une histoire de casting », a assené Jean-Laurent Félizia.