Un appel à la grève massive avait été adressé par les syndicats au personnel d’EDF partout en France. A Marseille, il aura été entendu par une centaine de personnes, qui se sont réunies ce jeudi 19 septembre aux alentours de 10 heures devant le siège de la délégation régionale d’EDF pour la région Paca, 470 avenue Prado à Marseille.
Mais qu’est-ce qui cause la colère des représentants du personnel du premier électricien de France ? Il s’agit d’un plan nommé « Hercule », dévoilé le 20 juin dernier par la direction avec la bénédiction du gouvernement, et qui prévoit la scission de l’entité publique, aujourd’hui détenue à 83 % par l’Etat, en deux unités distinctes. Un « saucissonnage » d’EDF dont ne veulent pas les syndicats.
Front syndical uni contre le projet de scission
Chez les syndicats, ce projet ne passe pas. D’ailleurs, ils ont fait front commun pour l’occasion, « ce qui est assez rare pour être souligné » précise Sylvain Mirallès, délégué syndical de la CGT chez EDF pour le secteur sud-est. Il dénonce notamment les risques que fait peser Hercule à terme sur le statut des salariés d’EDF, de même que d’éventuelles pressions qui pourraient les affecter en cas d’entrée au capital de nouveaux investisseurs.
Car en effet, le plan Hercule reviendrait à créer un « EDF bleu », regroupant les activités les plus stratégiques (le nucléaire, les barrages hydroélectriques et le transport de l’électricité notamment), qui serait détenu à 100 % par l’Etat et un « EDF vert », comprenant les branches Enedis, EDF Renouvelables, Dalkia, la direction du commerce, les activités d’outre-mer et de la Corse d’EDF, qui serait lui introduit en bourse à de nouveaux actionnaires-investisseurs à hauteur de 35 % de son capital.
Risques pour les usagers
Ce que dénoncent les syndicats d’EDF à travers cette privatisation partielle de leur entreprise, c’est la potentielle fin de la « péréquation tarifaire », en vertu de laquelle il existe un tarif de l’électricité unique où que l’on se trouve sur le territoire français. Le risque serait donc de voir apparaître des tarifs à plusieurs vitesses, qui pénaliseraient les personnes habitant dans des zones de desserte difficile – comme les zones rurales isolées par exemple.
Ainsi, Sylvain Mirallès espère que les manifestations de même que les actions de baisse de production entreprises pendant la journée puissent interpeller la direction d’EDF. L’intersyndicale de l’entreprise devrait normalement être reçue en fin de journée au Ministère de la Transition écologie et solidaire, à Paris.
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