Gomet’ apporte sa contribution en prélude au Congrès mondial de la nature avec la publication de dix avis d’experts de notre région qui éclairent à partir de leur expérience et de leurs analyses les problématiques territoriales. Ces textes ont été publiés dans notre guide de l’élu éco-responsable qui a été adressé cet été à 752 décideurs de notre territoire. Ce sixième opus donne la parole à Gabrielle Raynal, Viviane Hamon, Stéphane Bouquet, Hervé Carloz et Sébastien Giorgis, les cinq co-présidents d’Envirobat BDM, l’association marseillaise qui défend la construction et l’aménagement durable.
Envirobat BDM rassemble depuis 2003 des professionnels de la construction et de l’aménagement durables. C’est une association loi 1901 pour la généralisation du développement durable dans l’acte de construire, de réhabiliter et d’aménager, principalement en région PACA. Envirobat BDM accompagne les collectivités, les bailleurs et les promoteurs afin d’améliorer la qualité environnementale de leurs opérations de bâtiments et de quartiers dans un contexte méditerranéen.
Le bâtiment consomme énormément ! Des ressources rares, de l’énergie, des déchets, des coûts d’entretien. Et pourtant tout est aujourd’hui possible. Depuis près de 20 années, les professionnels d’Envirobat ont, en Provence, ausculté, piloté, documenté les bâtiments durables, ils ont formalisé une démarche novatrice et opérationnelle. Ils livrent ici leurs conseils, leur expérience, leurs solutions.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe un objectif de neutralité carbone du secteur du bâtiment en 2050. Quelles sont les conséquences en termes de stratégie de marché public et de construction pour les communes ?
Les écoles, les locaux administratifs et les équipements culturels de demain, neufs ou rénovés, produiront plus d’énergie qu’ils n’en consommeront et devront émettre très peu de gaz à effets de serre sur l’ensemble de leur cycle de vie : c’est la condition pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Le secteur du bâtiment représente encore aujourd’hui 50 % des ressources minérales extraites chaque année en France et consomme malheureusement de plus en plus de matières premières d’origine fossile. Par ailleurs, il y a une quantité importante de déchets mal valorisés et peu recyclés, soit 42 millions de tonnes en 2014 dont 10 millions de tonnes réparties entre plastiques, laines minérales, plâtre, etc. Les élus et leurs services ont le pouvoir d’opérer une amélioration des pratiques et du suivi de la performance environnementale des bâtiments. Il y a plusieurs solutions possibles :
- Rénover massivement le parc existant en conservant, réemployant ou recyclant le plus possible les matériaux existants
- Diminuer le prélèvement des ressources non renouvelables en favorisant les matériaux premiers et biosourcés (pour les constructions neuves).
- Limiter le transport des produits de construction en préférant les matériaux produits localement lorsque cela est possible ou pertinent économiquement.
- Stocker du carbone dans les bâtiments
Pour lancer leurs marchés, sur notre territoire provençal comme ailleurs, les communes peuvent s’appuyer sur l’article 144 de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte qui précise que « la commande publique tient compte notamment de la performance environnementale des produits, en particulier de leur caractère biosourcé ».
Avec Envirobat BDM nous accompagnons les collectivités territoriales et nous leur apportons notre expertise par des visites, des visuels et des informations techniques pour s’inspirer de bâtiments bioclimatiques rénovés ou construits près de chez eux dans le cadre de retours d’expériences réussies : des bâtiments qui consomment peu d’énergie grâce à une isolation performante de leurs parois, une orientation optimisée des pièces, des occultants efficaces au sud et à l’ouest, une ventilation naturelle ou assistée qui assure aux usagers un confort d’été sans recours à la climatisation, et permettent donc de maîtriser les factures énergétiques. C’est une bonne façon pour les collectivités locales, les élus et agents, de se préparer à la nouvelle réglementation environnementale RE2020 dans le neuf et au décret tertiaire qui rend obligatoire la rénovation énergétique du parc tertiaire public pour les bâtiments de plus de 1 000 m2 à l’horizon 2030.