La Ville de Marseille a annoncé la préparation d’une candidature à l’appel à projet européen « 100 villes climatiquement neutres en 2030 » qui met 100 milliards d’euros sur la table. Le conseiller municipal délégué aux fonds européens, Fabien Perez, détaille pour Gomet’ le contenu du futur dossier prochainement déposé par la mairie.
La Ville de Marseille est candidate à l’appel à projet de l’Union Européenne « 100 villes climatiquement neutres en 2030 ». En quoi consiste-t-il ?
Fabien Perez : L’Europe a annoncé en décembre 2020 son objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 avec une première étape de réduire ses émission de 50% en 2030. Si le défi est ambitieux, Marseille doit lancer sa révolution écologique rapidement pour enclencher une dynamique vertueuse. Le contenu exact du programme doit encore être précisé mais globalement, l’Union européenne attend des villes qu’elles proposent des solutions innovantes pour la réduction des émissions et se dit prête à les financer. L’une des particularités de cet appel à projet est l’implication des citoyens, ce qui correspond parfaitement à notre façon de travailler. Nous avons trop longtemps raté les aides proposées par Bruxelles. Cet appel à projet est une occasion unique d’obtenir de l’argent disponible. Si on veut réussir à améliorer la qualité de vie des habitants, on doit s’appuyer sur tous les partenaires possibles. Marseille doit mieux profiter des fonds européens.
Quand seront sélectionnées les villes lauréates ?
F.P : La Commission européenne doit annoncer le calendrier exact d’ici la fin du mois de septembre. A priori, il y aura une première sélection au travers d’un appel à manifestation d’intérêt au cours du premier semestre 2022. Une première salve de vingt villes sera choisie en 2023 et les 80 autres seront désignées avant la fin de l’année 2025.
Quel montant espérez-vous décrocher avec cet appel à projets ?
F.P : L’Union européenne va consacrer une enveloppe conséquente de 100 milliards d’euros à ce projet. Si on fait un calcul rapide, cela laisse espérer un milliard pour chaque ville retenue mais on ne sait pas si la répartition se fera de cette manière. Le financement devrait monter en puissance au fur et à mesure de la maturation des projets. Sur les trois premières années, un milliard d’euros est programmé avec la répartition suivante : 20% pour la préparation des contrats de villes climatiques, 40% pour le développement des activités de recherche et d’innovation, 35% pour les services de conseils financiers et enfin 5% au marketing et à la communication. En tous cas, ce sont des dizaines de millions d’euros à la clé dont Marseille a désespérément besoin pour faire sa mue écologique.
Quels projets comptez-vous inscrire dans votre candidature ?
F.P : L’un des sujets phares de notre dossier sera la mobilité avec les transports terrestres, maritimes et même aériens. C’est peut-être la problématique majeure sur Marseille et la région et on reçoit de nombreuses propositions de projets dans le domaine : carburants alternatifs, modes de déplacements doux, nouvelles réglementations… On travaille en ce moment même sur les plus intéressants à mettre en avant. Un autre secteur est un émetteur très important de gaz à effet de serre : le logement. Marseille compte un nombre très importants de passoires thermiques avec un coût financier considérable. Il faut donc lancer un grand programme de rénovation du parc social et privé.
Sur les grands sujets comme les transports, la compétence est plutôt détenue par la Métropole Aix-Marseille Provence. Malgré les oppositions politiques avec la Ville de Marseille, une candidature commune est-elle envisageable ?
F.P : En effet, c’est difficilement envisageable de parler de grands projets mobilité sans la Métropole. Aussi, la Métropole est aujourd’hui un partenaire actif de la Ville de Marseille pour cette candidature. La question d’une candidature commune est actuellement sur la table mais dans tous les cas, ils nous soutiennent pleinement dans cette démarche. Tout comme le Département et la Région qui nous ont également indiqué être très enthousiastes vis-à-vis de notre démarche.