Florian Zwojsczyki est le porte-parole de Pour Aix. Il s’agit d’une association de mobilisation citoyenne née du mouvement de protestation contre la fermeture des bars à 00h30 décidée par arrêté municipal. Après ce premier combat, Pour Aix en a mené d’autres et a lancé une véritable plate-forme citoyenne via le site Pouraix.fr
Quel est votre positionnement par rapport à la fermeture des bars à 0h30 ?
Florian Zwojsczyki : Nous contestons la fermeture des bars à 0h30. Sur le fond et sur la forme. On conteste la forme parce qu’il n’y a pas eu de concertation, c’est une décision qui a été prise arbitrairement par la maire sans concertation. Sur le fond, on pense que c’est une mauvaise solution. En fait, le problème du bruit, il existe, on ne le nie pas ; les nuisances sonores, il y en a, on ne les nie pas. Néanmoins, répondre à cela par une mesure anti-économique et anti-sociale qui pénalise et le consommateur et les professionnels dans une situation de crise économique, ce n’est pas la solution. Donc nous contestons le fond et la forme de cet arrêté municipal.
Êtes-vous seulement dans la contestation ou êtes-vous également dans la proposition ?
[pullquote]« Ne serait-il pas possible d’ouvrir les bars après 0h30 seulement les vendredi et samedi soir ? »[/pullquote] F.J. : Nous nous sommes créés sur la base de la contestation mais nous proposons aussi des solutions. La première des solutions qu’on aurait pu proposer si le dialogue avait été possible c’est une concertation entre les CIQ, les professionnels, la jeunesse aixoise et les habitants. Notre deuxième proposition, c’est de couper la poire en deux. Nous savons qu’il y a beaucoup de bruit la semaine. Ne serait-il pas possible d’ouvrir les bars après 0h30 seulement les vendredi et samedi soir ? Cela permettrait de conserver la tradition festive de la ville aixoise, mais de ne le faire qu’en fin de semaine. Ce serait un compromis bénéfique pour les professionnels, car c’est sur ces deux jours qu’ils réalisent leur chiffre d’affaires. Et pour les consommateurs qui feraient un effort en sortant moins la semaine et davantage le week-end.
Vous réunissez plus de 10 000 personnes sur votre page Facebook. Vous avez lancé une grande mobilisation. Avez-vous lancé un dialogue avec la mairie ?
F.J. : Aucun. Nous avons cherché à avoir des contacts avec la mairie, nous avons cherché à avoir un projet de concertation avec la mairie mais nous n’avons pas eu de réponse concrète de leur part. De fait, nous avons créé notre site de mobilisation citoyenne Pouraix.fr . Les citoyens peuvent créer des mobilisations pou interpeller les élus sur des sujets qui leur sont chers. Nous sommes allés chercher directement la concertation en contactant les CIQ du centre-ville. Nous avons eu des contacts avec le président du CIQ Saint-Sauveur qui est à l’origine des plaintes concernant la place des Cardeurs. Nous avons eu une discussion avec lui et nous étudions des propositions communes, peut-être pas sur la fermeture des bars, mais sur des points qui permettraient d’améliorer la vie de tout le monde dans le centre-ville d’Aix.
Vous parlez de mobilisations citoyennes. Avez-vous eu d’autres combats que la fermeture des bars ?
[pullquote]Conseil des étudiants : « Nous nous sommes insurgés contre le fait que ce conseil n’était pas représentatif. » [/pullquote] F.J. : Nous avons d’autres projets, et une première victoire. Nous avions demandé à l’agglomération du Pays d’Aix qu’il y ait des bus la nuit à AIx-en-Provence. Et nous l’avons obtenu. Maintenant, il y a des bus de nuit les vendredi et samedi soir. Pour ma part, je l’ai pris et c’était pas mal. Même si c’était de façon expérimentale, nous sommes satisfaits de cette première victoire. Nous nous sommes aussi mobilisés à propos de la création du conseil des étudiants aixois. Nous nous sommes insurgés contre le fait que ce conseil n’était pas représentatif des résultats des élections dans les universités. De plus, quand on regarde bien le règlement intérieur de ce comité, on peut lire que les membres peuvent être exclus à tout moment de cette assemblée par la mairie. On peut se demander si ce sera le conseil des jeunes républicains d’Aix-en-Provence ou est-ce que ce sera représentatif de toute la pluralité des associations étudiantes aixoises.
(Photo Une, capture d’écran Anonymal TV)