La Métropole réunit son conseil jeudi 28 juin. Au programme : finances, transports et vision stratégique… Gomet’ a sélectionné quelques dossiers qui seront abordés.
Pour ce nouveau conseil métropolitain, l’État sera une fois de plus omniprésent dans les débats. Sur le budget, tout d’abord. Pour la première fois, la Métropole va voter un budget en diminution. La loi du 22 janvier 2018 sur la maîtrise des dépenses de fonctionnement l’obligeant à réaliser de grosses économies : « J’ai rarement vu une loi de finances aussi restrictive », s’étonne Jean-Claude Gaudin. Vendredi 22 juin, le président de la Métropole s’est entretenu avec le président Macron sur la construction de la jeune collectivité : « Notre discussion a porté pour l’essentiel sur la mobilité », raconte-t-il. Il a renouvelé sa demande de fonds pour financer le réseau de transports tant attendu de la Métropole : « A l’instar de la société du Grand Paris qui a profité d’une manne de 500 millions d’euros, on doit bénéficier de l’aide de l’État », insiste-t-il. Il a donc proposé la création d’un fonds d’amorçage avant la fin de l’année afin de financer les projets les plus urgents : « J’espère que la ministre des transports en tiendra compte dans son futur projet de loi », annonce le maire de Marseille.
[Finances] Vers une contractualisation entre la Métropole Aix-Marseille Provence et l’Etat
L’assemblée métropolitaine devra se prononcer sur la contractualisation avec l’Etat. « Le pacte de confiance », dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques, vise à encadrer et permettre aux grosses collectivités de maîtriser l’évolution des dépenses publiques. Elles doivent s’engager à ne pas dépasser 1,2% des dépenses réelles de fonctionnement d’une année sur l’autre (l’année de référence étant 2017). « Grâce aux négociations que nous avons mené avec Roland Blum et l’ensemble des services, avec le préfet, nous avons pu obtenir 0,15% de plus », explique Didier Khelfa, vice-président de la Métropole, délégué au budget. Pour entrer dans les clous, la Métropole ne doit pas dépasser 1,35% au risque d’être pénalisée financièrement. « On doit s’engager à ne pas dépasser 705 millions d’euros. Un dépassement de 10 millions sur le compte administratif 2018, reviendrait à être sanctionné à hauteur de de 7,5 millions, c’est-à-dire 75% du dépassement. »
[Mobilité] Un bus à haut niveau de service pour relier Gèze à La Fourragère
L’aménagement de la rocade L2 entre les autoroutes A7 et A50, et du boulevard urbain sud (BUS) entre l’A50 et la Pointe Rouge, offre l’opportunité d’organiser une desserte performante en transport en commun via la création de plusieurs lignes de bus à haut niveau de service (BHNS). La première d’entre elles, le bus B4, reliera la future station de métro Capitaine Gèze à La Fourragère. Jeudi, les élus métropolitains devront se prononcer sur la création et l’affectation de l’opération pour un montant de 31 millions d’euros. Le trafic potentiel de cette ligne est estimé à 24 000 passagers par jour : « C’est un projet très attendu par les populations des quartiers Nord », rappelle Jean-Pierre Serrus, le vice-président à la mobilité de la Métropole. Le chantier doit démarrer l’année prochaine pour une mise en service programmée en 2021.
Cette ligne sera ensuite complétée par un deuxième BHNS, le B5, qui fera la liaison entre Frais Vallon et la Pointe Rouge en empruntant le Boulevard Urbain Sud en cours de réalisation. « Notre réseau Métro Express avance bien. Nous sommes passé à 40 km de voies réservées au car d’ici trois ans. Les premières ligne pourront démarrer dès l’année prochaine avec notamment celle entre Aix et Marseille qui compensera les travaux de la ligne de chemin de fer », annonce l’élu. La Métropole présentera également dans quinze jours la nouvelle marque qui rassemblera l’ensemble de son réseau de transport : « Plus qu’une promesse, elle définit les futures étapes du déploiement de notre réseau », affirme Jean-Claude Gaudin. Rendez-vous le 18 juillet pour connaître cette nouvelle marque.
[Projet] « Ambition 2040 » : 12 engagements pour une métropole à vivre »
L’élaboration d’un projet métropolitain est l’une de des 15 compétences non délégables conférées par la loi à la Métropole. L’institution souhaite en faire le projet collectif du territoire, autour d’une ambition partagée et des priorités pour se projeter collectivement dans l’avenir. C’est ainsi qu’est née, en 2017, la « Fabrique du projet », nourrit de réflexions collectives pour construire l’avenir de la métropole. Un premier acte avec des idées et des valeurs-clés avant de passer à des projets concrets. « Ambition 2040 » place le citoyen au coeur de douze engagements stratégiques et fonde l’action de la Métropole pour les 20 prochaines années.
La mer à l’honneur de ce conseil métropolitain
Avec ses 255 km de côtes répartis entre la Méditerranée et l’Étang de Berre, la Métropole porte une attention particulière au développement de son littoral. Parmi les dossiers à l’étude de ce conseil, l’approbation du Livre Bleu qui va définir les grandes orientations de la stratégie littorale et maritime métropolitaine pour les cinq années à venir. Parmi les projets abordés, l’amélioration de l’accessibilité du littoral, l’exploitation des ressources naturelles marines (thalassothermie, éolienne en mer…) ou encore le développement de l’économie maritime. Pendant le conseil métropolitain, les élus confieront d’ailleurs l’aménagement d’un nouveau village d’entreprises de 12 000 m² à la Semidep, la société qui exploite les chantiers navals de La Ciotat. Le délégataire engagera et financera un programme d’investissement de 15,7 millions d’euros comprenant les travaux d’aménagements et de construction. Sur Marseille, la Métropole doit également désigner les nouveaux délégataires pour l’animation et la gestion du Vieux-port et du port de la Pointe rouge.
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