Antonio Marcegaglia, PDG du groupe Marcegaglia basé à Gazoldo degli Ippoliti en Lombardie, confirme avec sa sœur Emma que le projet pour Ascometal s’inscrit dans une stratégie de long terme du groupe sidérurgiste italien. « Nous devons disposer de notre propre production d’acier », affirme Antonio Marcegaglia dans une interview accordée à Mathias Lloret pour La Provence le 10 mai dernier.
« Parmi la matière que nous achetons, la moitié vient d’Europe et nous voulons moins dépendre de fournisseurs trop lointains. À Fos, nous pourrions transformer en coils l’acier produit en brames, activité que nous sous-traitons auprès d’un fournisseur. Cela nous apporterait plus de sûreté et de stabilité dans notre chaîne, réduirait notre capital circulant et serait stratégique d’un point de vue géopolitique en régionalisant les marchés et la décarbonation de l’industrie. Ce site correspond parfaitement à ce que l’on veut développer en termes de dimensions mais aussi de logistique, avec le port qui est très important pour nous. »
Un investissement de 600 millions d’euros
Contrairement aux analyses et aux souhaits des syndicalistes CGT du site, le groupe italien ne voit pas d’intérêt commercial à la poursuite de l’activité du laminoir à fil : « l’activité du fil dit-il n’a pas de futur et on pense l’arrêter dès le début ». Par contre avec un investissement chiffré à 600 millions d’euros la production pourrait être multipliée par cinq : « On veut investir pour augmenter la capacité du transformateur et produire beaucoup plus, en passant à 1 million de tonnes au moins contre 200 000 aujourd’hui. » . Il s’agit d’améliorer l’aciérie, d’installer une coulée continue et un laminoir à chaud notamment.
En relation avec Swiss Steel depuis la fin 2023, les sidérurgistes transalpins voient grand pour Fos : « Si on produit entre 1 et 1,2 million de tonnes d’acier et que nous transformons de 600 000 à 800 000 tonnes, on emploiera sûrement plus de monde qu’actuellement, entre 360 et 380 personnes. » En revanche, la période de travaux, estimée à trois années pose des problèmes sociaux : le groupe Marcegaglia estime à 250 salariés le besoin de main-d’œuvre dans cette transition. Quid des 323 actuels et des co-traitants ? Un sujet qui sera sur la table puisque les managers italiens, enfants du fondateur, viennent à Fos cette semaine.
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