Alors qu’il affichait un résultat positif de 57,7 millions d’euros en août 2016, le géant de la carte à puce a publié vendredi une perte nette de 473,3 millions d’euros. Résultat, son action en bourse a perdu 10 % dans la journée de lundi avant de se stabiliser depuis. Le groupe né de la fusion de l’ex Gemplus de Marc Lassus et du Hollandais Axalto voit son activité plombée par le ralentissement du marché américain de la carte bancaire. Depuis 2014, les États-Unis ont opéré un basculement de la carte traditionnelle à bande magnétique vers la carte à puce au standard EMV, ce qui a largement profité à Gemalto : « On assiste aujourd’hui à un ajustement en cours de la demande », se justifie Philippe Vallée, directeur général du groupe. L’activité paiement a donc chuté de 19 % à 415 millions d’euros au premier semestre avec un pic de – 37 % en Amérique contre + 33 % un an auparavant.
Les cartes bancaires et SIM en forte baisse
Mais l’activité paiement n’est pas la seule à chuter fortement au premier semestre. Le marché des cartes SIM semble arriver à maturité et les prix sont en forte baisse avec, pour conséquence, une baisse de l’activité de 17 % sur ce segment pour Gemalto à 239 millions d’euros. Au global, le chiffre d’affaires du groupe affiche un retrait de 7 % par rapport à la même période l’an dernier. Les mauvais résultats des deux principaux secteurs d’activités ont été partiellement compensés par une belle progression des activités pour les entreprises, les gouvernements et le machine-to-machine.
Nouvelle menace sur l’emploi en région
Cette nouvelle mésaventure ravive les craintes d’un potentiel plan social chez les salariés français. En juin dernier, les syndicats appelaient à la vigilance face aux rumeurs d’une possible suppression de 200 emplois sur les sites historiques de Gémenos (près de 1 000 salariés) et La Ciotat (500 salariés). Un nouveau plan stratégique avec des économies devait être présenté à la rentrée mais la direction a finalement reporté sa présentation au début de l’année prochaine.