Entourée de sa famille et de ses amis, mais aussi en présence d’élus, députés des Bouches-du-Rhône et sénateurs, de Reyne Cienzo, première femme élue à la Chambre de commerce et d’industrie, du général David Galtier, des présidents des différentes juridictions… De nombreuses personnalités du monde politique, économique, du droit ou encore des médias ont assisté à la cérémonie de remise des insignes républicains d’Officier de l’Ordre national du mérite, par le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
Geneviève Maillet a été élue première femme bâtonnier de Marseille, puis désignée en 2017, par l’Express, comme l’une des 100 personnalités capables d’inspirer les Français. « Lorsque je vous ai remarquée à vos débuts comme lauréat du Stage, je vous avais déjà qualifiée de « petit bâtonnier », pour la qualité de votre discours », a déclaré Jean-Claude Gaudin dans son discours, soulignant « l’exceptionnelle agilité pour sortir du cadre » et « une curiosité scientifique et une originalité ». Une marque de fabrique qui a permis de démêler des situations apparemment inextricables : Seveso, les chantiers de La Ciotat, la Calypso, les Moteurs Baudouin, les Conserveries du Cabanon…
Les avocats au coeur de la société
Le maire a aussi souligné la contribution du bâtonnier au développement économique de la France et de Marseille, aux côtés d’entreprises industrielles. Geneviève Maillet a également apporté des évolutions et une modernisation de la profession, avec la mise en place d’un incubateur qui marquera pour le barreau un tournant significatif, remarquée par le ministère de la Justice. Elle concrétise également les projets de dématérialisation coordonnée des outils judiciaires, et lance avec la Ville la « transition juridique ». « Grâce au foisonnement de vos initiatives, les avocats se retrouvent au cœur de la société, car vos intuitions finissent toujours par converger et se concrétiser au moment opportun », a déclaré le maire.
Autre action : « les 48 heures d’opportunités », à Marseille qui a réuni cette année à Marseille les grands barreaux internationaux comme celui de Shanghai, et celui de Californie. Il y a un an, elle rassemble également dans la cité phocéenne, 150 barreaux de France avec 30 barreaux étrangers pour signer la déclaration universelle des Droits de l’Humanité de Corinne Lepage. Pour Geneviève Maillet, la robe symbolise la rigueur, la liberté, le courage et l’humanité. Une symbolique forte qui a conduit, sous son impulsion, le barreau à combattre fermement le projet de réforme de la justice pendant plusieurs semaines. Il faut croire que la chancellerie a compris le sens de son action, et ne lui en a pas tenu rigueur puisqu’elle a reconnu son mérite.
C’est ensuite avec émotion mais verve que Geneviève Maillet a pris la parole, pour à son tour saluer la présence de Jean-Claude Gaudin, sa stature et sa maîtrise du droit et notamment du droit constitutionnel. Avec modestie et humour, elle a déclaré « ce n’est pas moi qui est félicitée mais ma fonction. Dans ma carrière, j’ai reçu des factures, des arrêts… mais je n’avais jamais encore reçu d’ordre, et encore moins d’ordres mérités. Je suis un peu déconcertée ».
Remerciant « ces magiciens » qui ont fait sa campagne, saluant son équipe tel des « All Black » dans leur robe noire, soudée et solidaire, et les nombreuses personnes présentes, parfois venues de loin, elle a conclu avec une comparaison scientifique. « Ne serait-on pas dans la projection de la lumière ? » Et d’argumenter son propos. « La lumière ce sont des particules lumineuses rassemblées dans un espace, projetées à forte cadence comme des gouttes de pluie. Eh bien, quand je vous vois ici, tous rassemblés, qui connaît chacun de vous et qui connaît ses mérites ; je peux dire que vous êtes une projection sur cette distinction d’un rayonnement exceptionnel. Cela lui donne un nom, une force, un éclat qui est celui de la clarté, c’est pourquoi je vous remercie tous d’être venus éclairer ce moment ».