Surgimab, une société montpelliéraine qui développe des molécules fluorescentes pour identifier les tumeurs, clôt un nouveau tour de table pour financer ses études cliniques. Elle lève 6,6 millions d’euros auprès de ses deux actionnaires historiques Cathey World Investment et Abalis Finance. L’opération est réalisée en deux étapes : 3,6 millions d’euros en début d’année et 3 millions supplémentaires d’ici la fin 2018. Créée en 2011, Surgimab a levé au total 14,9 millions d’euros depuis ses débuts. Cette dernière augmentation de capital doit financer le lancement d’une étude clinique de phase III en Europe et aux États-Unis sur son produit phare SGM-101.
Une mise sur le marché envisagée fin 2020
Surgimab développe des composés fluorescents qui permettent aux chirurgiens oncologues de visualiser en temps réel les contours d’une tumeur, ainsi que les nodules ou les métastases de petite taille. « Les molécules fixées à un anticorps sont injectées aux patients quatre jours avant l’opération. Grâce à une caméra infra-rouge, le chirurgien pourra pendant l’intervention vérifier très précisément qu’il a bien enlevé toutes les cellules cancéreuses », explique Françoise Cailler, la présidente de Surgimab. La société se concentre pour l’heure sur le cancer colorectal.
Après une première étude de phase I sur 18 patients à Montpellier, elle est en train de terminer un nouvel essai clinique de phase II sur 70 personnes aux Pays-Bas pour sa molécule SGM-101. Ces travaux ont donné lieu à la publication d’un article en janvier dernier dans la revue spécialisée Lancet Gastroenterology & Hepatology. Cette étude démontre la sécurité d’utilisation du SGM-101 et son influence sur le geste chirurgical lors d’une résection de tumeur. Surgimab prépare désormais la phase III qui doit toucher 300 patients aux États-Unis et en Europe. La société vient d’envoyer le dossier d’autorisation à la FDA, l’agence américaine du médicament, et attend une réponse dans les deux mois. Pour l’Europe, les démarches seront lancées dans la foulée pour lancer l’étude en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie. « Si l’étude est concluante, on pourra envisager une mise sur le marché à la fin de l’année 2020 ou au début 2021 », annonce la présidente de Surgimab.
Une nouvelle levée de fonds pouvant aller jusqu’à 7,5 millions d’euros
En plus du financement de cette nouvelle étude, Surgimab cherche également des fonds pour décliner sa solution pour de nouvelles indications thérapeutiques. Après le cancer colorectal, elle compte s’attaquer aux cancers du poumon, du sein et veut surtout adapter sa technique à la détection par endoscopie. Le montant de ce nouvel appel de fonds pourra varier entre 2 et 7,5 millions d’euros en fonction des besoins et des options de développement choisies. Surgimab réfléchit notamment à s’allier avec une entreprise pharmaceutique via un accord de licence pour mettre le SGM-101 sur le marché. Pour l’extension au screening par endoscopie, elle travaille également avec des fabricants de caméras d’imagerie médicale pour déboucher sur une technologie exploitable. Enfin, l’entreprise prépare déjà l’avenir avec une seconde molécule en pré-clinique, SGM 201, pour le cancer de l’ovaire.