Alors que l’épidémie s’étend en France et dans le monde entier, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) est plus que jamais mobilisé pour assurer l’approvisionnement des marchandises par la mer. La crise n’est cependant pas sans conséquences économiques pour le port qui voit le trafic passager et les chantiers navals à l’arrêt. La directrice du du développement Christine Rosso fait le point avec Gomet’.
Comment le Grand port maritime de Marseille s’adapte à cette crise sanitaire ?
Christine Rosso : Nous avons mis en place un plan de continuité pour pouvoir assurer nos missions prioritaires, régaliennes, de transports de marchandises et d’accueil des navires, en suivant les dispositions gouvernementales. Le port de Marseille Fos reste ouvert à tous les navires de marchandises. Nous sommes en situation de servir nos clients et de permettre l’acheminement des marchandises. En cela, nous répondons à un rôle essentiel et stratégique pour notre pays à un moment où la situation sanitaire est inédite comme dans l’ensemble l’Europe et au -delà. Nous gérons une situation de crise, le temps des bilans et projections viendra ultérieurement bien après celui de la mobilisation actuelle pour faire face.
Quel est l’impact sur la filière croisière sur le port de Marseille ?
C.R : Concernant la filière croisière, la France a, comme ses voisins espagnols et italiens, pris des mesures de restriction exceptionnelles pour les navires de croisière. Des opérations dérogatoires permettent toutefois de débarquer à Marseille des croisiéristes afin de leur permettre de rentrer chez eux. Ces opérations sont effectuées sous contrôle très strict des autorités, notamment sanitaires.
Et sur le trafic passager en général ?
C.R : Pour ce qui est des ferries, la desserte du Maghreb a été interrompue il y a une semaine. Quant à la Corse, seul le trafic de remorques est maintenu pour assurer le ravitaillement de l’île. La continuité territoriale pour les passagers est assurée par les liaisons aériennes. Enfin, le port a permis le transport de 12 malades en provenance d’Ajaccio en accueillant le porte hélicoptère Tonnerre et se tient prêt à accueillir tout navire à la demande des autorités françaises.
Est-ce qu’il y a un risque de la prolongation de la fermeture des ports aux paquebots de croisières ?
C.R : En la matière, la décision relève du gouvernement. Par ailleurs, les grands croisiéristes suspendent leur activité pour l’instant. L’heure n’est malheureusement plus, en ce moment, aux voyages par quelques moyens qu’ils soient.
Les chantiers navals sont-ils à l’arrêt sur le port de Marseille ? Est-ce qu’il y a encore des bateaux en maintenance sur les différentes formes de radoub ?
C.R : L’exploitation des formes est suspendue et les dispositions nécessaires ont été prises pour venir en aide aux navires qui auraient besoin, en urgence, d’une intervention en réparation navale. Actuellement, une présence minimale est assurée pour sécuriser les chantiers.
Parmi les marchandises autorisées à entrer sur le port de Marseille, quels sont les produits considérés comme prioritaires ?
C.R : Aujourd’hui, toutes les marchandises sont traitées sur le port. Grâce à l’engagement de tous : manutentionnaires, dockers, pilotes, lamaneurs et remorqueurs, logisticiens, transporteurs, agents maritimes, transitaires, logisticiens et armateurs, ainsi que les équipes opérationnelles du port et le personnel de sûreté et de sécurité… notre port continue son activité, en cohérence avec les recommandations sanitaires et en adaptant son organisation du travail.