Corsica Linea suspend le transport de passagers entre la Corse et le continent à partir du mercredi 18 mars jusqu’au 30 mars au moins. Cette mesure suit les préconisations de l’Etat suite au passage en alerte 3 dans la crise du coronavirus. « On ne fait que suivre la règle mais cela nous semblait évident pour assurer la sécurité de nos passagers », explique à Gomet’ le directeur général de la compagnie, Pierre-Antoine Villanova.
Le transport de marchandises prioritaire pendant le confinement
Le patron de la Corsica Linea pense aussi à la santé de son personnel : « En l’absence de passagers, nous réduisons au maximum le risque de contagion de nos salariés. Ils suffit maintenant qu’ils prennent les mesures nécessaires pour éviter le plus possible les contacts », avance-t-il.
Pour autant, ses navires ne sont pas à l’arrêt. La compagnie assure aussi le transport de marchandises entre le continent et la Corse. Aussi, avec ces mesures, « nous assurons l’approvisionnement de toute l’île. C’est un rôle majeur en temps de crise », rappelle Pierre-Antoine Villanova. La ruée vers les supermarchés de la population française en début de semaine a d’ailleurs prouvé l’importance d’approvisionner régulièrement les magasins. « On a eu un pic de demande entre dimanche et mardi car il y a eu un petit affolement suite aux annonces du gouvernement, raconte le dirigeant. Mais je pense que l’on va retrouver rapidement un rythme normal dès que les gens auront compris qu’il n’y a pas de risque de pénurie », estime-t-il.
Quatre fois moins de réservations pour avril-juin
Le fret représente habituellement 50% de son activité sur toute l’année. Pour poursuivre sa mission, Corsica Linea a donc décider de ne faire naviguer que quatre navires sur sept pour les quinze jours à venir. La compagnie passe donc en mode activité réduite mais pour l’instant, difficile d’estimer les pertes induites par l’arrêt du transport de passagers : « Nous n’avons fait encore aucune étude économique », avoue Pierre-Antoine Villanova. Le prochains mois risquent cependant d’être difficiles pour la compagnie.
A ce jour, les réservations pour l’avant saison, d’avril à juin, ont été divisées par quatre. Le patron de Corsica Linea espère se rattraper dès la fin de la crise. Il n’a d’ailleurs pas fait appel à l’Etat pour une éventuelle aide financière : « L’Etat a bien autre chose à faire en ce moment. Pour l’instant, on doit tous être solidaire et notre mission prioritaire est de continuer à approvisionner la Corse », insiste-t-il.
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