Le 23 mai dernier, le Port de commerce de Toulon et la Chambre de commerce et d’industrie du Var (CCIV) ont présenté le projet Interreg Marittimo Green Bay à Toulon. Cette coopération à l’échelle européenne vise à instaurer une nouvelle norme environnementale adaptée aux terminaux à passagers. L’objectif est de faire de « Toulon le Port de commerce pilote en Méditerranée et d’embarquer l’écosystème portuaire dans un projet réaliste, pragmatique et novateur », ont expliqué Christine Rosso, directrice des Ports et des concessions de la CCI VAR, Céline Richaud, vice-présidente de la CCI du Var, et Patricia Ricard, présidente de l’institut Paul Ricard et marraine de l’événement. La région Sud, qui soutient le projet, était également présente avec Virginie Hornus-Pin, vice-présidente en charge de l’art de vivre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, du patrimoine et des traditions.
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Le champ d’application de cette norme Green Bay est vaste : lutte contre la pollution de l’air, préservation de la qualité des eaux et de la biodiversité ou encore la réduction des nuisances sonores. La certification Green Bay se différencie des labels privés existants par le fait qu’une fois le terminal à passagers certifié, « la mise en place de pratiques durables est contrôlée chaque année par un auditeur externe selon un référentiel commun au niveau européen, défini par l’AFNOR, afin de valider la démarche d’amélioration continue. »
L’ambition est d’être publiée définitivement par l’AFNOR et de commencer à attribuer les certifications dans les trois ans à venir. Les quatre premiers ports à être audités, partenaires de l’opération, sont Toulon, deux ports en Corse, dont Bastia, et deux en Italie : Livourne et La Spezia.
Un projet financé à 80% par le Fonds européen de développement régional
Le projet est doté d’un budget d’un million d’euros – financé à 80 % par le Fonds européen de développement régional du programme Interreg Marittimo – et soutenu par des experts institutionnels et environnementaux comme l’IFREMER (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ou l’Institut océanographique Paul Ricard.
Avec 1 077 escales et 1,5 million de passagers de ferries par an, les enjeux pour le Port de commerce de Toulon sont de taille. « S’il reste le chef de file du projet, c’est bien avec le soutien de l’ensemble des partenaires européens que cette norme environnementale spécifique aux terminaux à passagers pourra émerger grâce au soutien économique du programme Interreg Marittimo, qui a fait de la protection de l’environnement portuaire une de ses priorités », énoncent les organisateurs.
De plus, la CCIV est gestionnaire de quatre terminaux de commerce dans la rade de Toulon, dont deux terminaux à passagers. Elle dévoile ainsi sa politique environnementale à long terme avec la présentation de son nouveau programme de certification Green Bay. « Ce projet fait suite au succès des initiatives Ports propres et Ports propres actifs en biodiversité, déjà reconnues et opérationnelles depuis 2006 et 2018 pour les ports de plaisance en France, et déployées dès 2016 en rade de Toulon par la CCIV, mais dont il n’existe pas d’équivalence au niveau européen pour les ports de commerce. La démarche Green Bay marque ainsi un tournant significatif dans la quête de la CCIV d’une économie bleue, durable et résiliente. »
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