A la suite de notre article sur la reconversion du site de la raffinerie de Lyondell Basell paru à la Une du Digest Hebdo n°87 et repris sur notre site, Groupe Charles André (GCA) a réagi à la suite des propos du maire de Berre, Mario Martinet. Ce dernier expliquait dans nos colonnes avoir refusé le projet logistique de Charles André car le nombre d’emplois promis n’était pas réaliste : « il ne s’agissait en fait que de 20 emplois pour 20 hectares », avait-il avancé.
« A minima 110 emplois sur les 20 hectares »
Plus d’un mois après, l’entreprise conteste les arguments du maire dans un courrier qu’elle a fait parvenir à Mario Martinet le 22 février et qu’elle vient de communiquer à la rédaction de Gomet’ : « Je ne sais pas d’où viennent vos informations mais je maintiens que notre projet a pour ambition de créer a minima 110 emplois sur les 20 hectares », répond dans sa lettre, Serge Agneray, le directeur général de la division logistique automobile de Groupe Charles André.
Pour étayer ses propos, le dirigeant met en avant les autres plateformes logistiques du groupe : « Notre filiale qui fait la même activité à Paris emploie 177 personnes sur une plateforme de 23 ha ; notre filiale de Lyon emploie 249 personnes sur 32 ha ; notre filiale de Toulouse emploie 232 personnes sur 32 ha ». Il ajoute que « ce chiffre a aussi été construit sur la base des volumes prévisionnels de nos clients et prospects qui attendent une solution dans la région de Marseille ».
Charles André espère toujours convaincre le maire
Malgré le refus de la mairie de Berre de lui accorder un permis de construire, Groupe Charles André semble ne pas désarmer pour installer une plateforme logistique dédiée à l’automobile sur le territoire. « La région de Marseille, du fait des contraintes immobilières, est en situation de sous-capacité de surface pour l’industrie logistique automobile », continue de plaider Serge Agneray dans son courrier. « Nous nous voyons dans l’obligation de proposer à nos clients des solutions allant jusqu’à Lyon ; solutions qui sont pourtant beaucoup moins compétitives, et cela uniquement parce que la surface totale des plateformes existantes sur le marché est beaucoup trop restreinte », poursuit-il. Afin de convaincre Mario Martinet de l’intérêt de son projet, l’entreprise l’invite à visiter l’une de ses plateformes : « Vous pourrez ainsi constater que nous sommes un employeur sérieux, avec une activité stable et non délocalisable », affirme Serge Agneray.
Fondé en 1932, GCA emploie plus de 7 500 salariés et compte 85 filiales dans toute l’Europe. Il est déjà présent à Fos-sur-Mer via sa filiale TEA qui gère un trafic de véhicules neufs. En mars 2017, l’entreprise a également inauguré une plateforme de 34 000 mètres carrés dont 6 000 m2 dédiés au stockage des produits industriels dangereux packagés sur la zone de Distriport à Fos. Son chiffre d’affaires s’élevait à environ 1,15 milliard d’euros en 2017.
Lien utile :
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