Une année de plus. Une année de trop si l’on pense aux innocents sacrifiés sur l’autel de l’obscurantisme, du fanatisme et de la déraison. Une année encore pourtant, pour voir Marseille et sa belle région prospérer, écarter les vieux démons et donner de l’espoir à ceux qui en ont un vital besoin. Le nez dans le rétro pour préparer le chemin qui s’ouvrira – peut-être – demain.
Descente aux enfers
Ce fut une annus horribilis pour le parti socialiste et la gauche en général. Incapables de s’entendre, mais encore plus de se parler, les Mennucci, Carlotti et autres Ghali, ont continué avec un entêtement assassin, à creuser la fosse dans laquelle ils s’apprêtent à enterrer un siècle d’Histoire. Nos fins manœuvriers poursuivent leur étrange Monopoly se délestant ici des promesses qui les firent roi, se jouant des maux qui accablent leur électorat, spéculant encore là-bas, sur une primaire où leur champion emportera peut-être une mise éphémère. Au cimetière St Pierre quelques fidèles jurent qu’ils ont entendu un grognement agacé. Gaston peut-être ? A moins que ce ne fût celui d’Edmonde Charles-Roux, Mme Defferre, qui l’a rejoint lassée par cette famille impossible.
Affaires et défaire
Marine Le Pen a fait, des mairies que son parti a conquises, des laboratoires. Où l’on expérimenterait la probité, le sérieux, la compétence de ceux qui représentent le FN. En Provence pourtant, les craquements se font entendre de toute part des quartiers Nord à Cogolin en passant par Fréjus. Stéphane Ravier, qui confond les collines où il règne, avec le djebel, n’a pas échappé à l’accusation de népotisme pour se conduire en seigneur des agneaux. A Cogolin, un ancien patron de boîte de nuit croate Marc-Etienne Lansade après avoir fait ses armes dans l’immobilier dans la bonne ville des Balkany, Levallois-Perret, rêve de rentabiliser le moindre mètre carré de cette terre varoise autrefois paysanne et refuge des petits. A Fréjus enfin, David Rachline désormais porte-parole de la candidate à la présidentielle, est passé expert dans l’art de faire ce qu’il n’a pas dit et de dire ce qu’il ne fait pas. On comprend que Mme Le Pen souhaite que sa nièce se taise et que Robert Ménard maire de Béziers se consacre d’abord à l’ADN des chiens de son territoire. De là à dire qu’elle est aux abois serait imprudent.
Au nom du père
Jean-Claude Gaudin prie tous les jours le ciel pour qu’il lui donne, jusqu’au bout de son mandat municipal, et plus si affinités, la santé qui lui permettra de poursuivre. Il le répète souvent: il n’a d’autre famille que la politique et compte bien si ce n’est mourir en scène au moins rejoindre une des loges qui dominent l’hémicycle du Sénat et que les huissiers appellent perfidement, entre eux, « l’ossuaire ».
Du coup comme on le dit au vélodrome, ça se bouscule au portillon pour obtenir le capitanat de l’équipe qui viendra après Gaudin. Il y a ainsi, un éternel écarté, Renaud Muselier qui ne retient plus ses coups lorsqu’il évoque celui qui règne depuis 1995. Des femmes de caractère, Martine Vassal, Valérie Boyer, Laure-Agnès Caradec, Caroline Pozmentier ou encore Arlette Fructus sont prêtes à reprendre la chanson de Lio, pour démontrer qu’elles ne comptent pas pour des prunes. Certains de leurs mâles adversaires, comme Bruno Gilles ou Guy Teissier, jurent qu’on ne les reprendra plus à nourrir de telles ambitions. Et puis il y a la jeune garde un peu usée, comme Dominique Tian ou Yves Moraine qui, à défaut d’afficher leurs intentions, envahissent à coup de colle les panneaux officiels ou officieux. Le maire suit, parfois agacé parfois amusé, la cuisine que les uns et les autres concoctent. Il adore la bouillabaisse.
Au nom de Dieu
La Provence a interrogé, comme elle le fait à chaque veille de Noël le père de tous les catholiques Marseillais. Ce Tarnais, Mgr Georges Pontier, a rappelé au journaliste qui le soumettait à la question que Noël signifiait « la venue de Dieu parmi nous pour nous sauver ». Audacieux l’intervieweur osa une relance aussi péremptoire que laconique « c’est-à-dire ? » Le prélat, un saint homme, n’osa pas rétorquer que cela faisait 2 000 ans que le message était connu, au moins par les Chrétiens. Mais par ces temps incertains, on ne peut plus s’étonner de rien. Ne reste finalement qu’à recommander un livre pour les têtes de linotte qui ne connaissent pas la première religion de notre pays. Soyons charitables en ces temps de fête ! « Le christianisme pour les nuls » est en vente à 22,90 euros (Editions First).
Allez, parions sur 2017
Certes, il y aura la présidentielle et les législatives. Certes, elles feront des dégâts et pas seulement dans les camps où c’est prévisible. Certes, on sait que désormais on ne rase plus gratis, à cause de l’Amérique des milliardaires, de la Chine d’un peu plus d’un milliard d’habitants, des milliards de mètres cube de pollutions qui menacent la planète. Mais regardons pour une fois par le petit bout de la lorgnette. Et si Marseille, après New-York, Nantes, Toulouse, avait son téléphérique pour nous porter au premier ciel, là où règne la Bonne Mère. Et si la ville, comme Lascaux ou Tautavel, exploitait sa richesse rupestre en proposant à la Villa méditerranée une réplique de la grotte Cosquer. Et si avec sa voisine Aix elle se penchait sérieusement sur les liaisons entre les deux villes fondatrices du département. La Chine vient de concevoir un train aérien qui n’encombre ni le sol ni l’atmosphère. Et si on libérait les enfants des quartiers des ghettos lexicaux et de l’accent qui leur interdisent les études et le travail. Et si la piétonisation gagnait du terrain. Et si l’OM retrouvait ce sens de la gagne qui le faisait aller toujours « droit au but ». Vivement demain !
A votre bon cœur
Il y a trop de misère sur les trottoirs de Marseille. Mais il n’y aura jamais assez de générosité pour venir en aide aux naufragés de la rue. Les Restos du cœur, le Secours populaire, Emmaüs, le Secours catholique, de nombreuses associations se sont mobilisées ces derniers jours. On a vu des lycéens, des étudiants, beaucoup de jeunes en vérité, faire les cents pas pour grappiller quelques centimes. C’était ici pour les enfants hospitalisés, là pour la banque alimentaire, là-bas pour les SDF. C’était bien nos rues ainsi. C’était chouette comme le chantait Delpech. On y retournera. A l’an que ven !