Vous avez dit marseillais…
Le procès de Bobigny n’aura apporté qu’une certitude, Jean-Luc Mélenchon ne dira jamais : « Marseille c’est moi ! » Il a plus revendiqué, en deux jours, son statut d’insoumis que celui de représentant élu de Marseille. Pour faire bonne mesure les membres de son présidium n’ont pas cessé d’expliquer aux médias présents qu’il avait passé son été en Amérique du sud. Pour se ressourcer expliquent ses apôtres, au plus près des pays qui l’inspirent parce qu’ils luttent contre le monstre absolu désigné à longueur de philippiques : le capitalisme. L’élu de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône n’aura finalement pas revendiqué comme alibi sa proximité avec Marseille pour justifier qu’il parlait haut. « Je suis un Méditerranéen » argua-t-il. Il fallait comprendre un natif de Tanger, pas un habitué du Vieux-Port, où chaque matin, en effet, on harangue le passant pour vanter les mérites gustatifs de son congre, son rouget ou ses oursins. Les électeurs phocéens qui ont porté Mélenchon à l’Assemblée nationale seront eux restés sur leur faim. Il y avait tant à dire pourtant pour évoquer les quartiers qui filent de La Joliette à la Belle de Mai et expliquer pourquoi, parfois, les nerfs vibrent. Ceux qui souffrent là du chômage, de l’habitat indigne, de l’insécurité auraient pu profiter de ce portevoix et de cette bouffonnerie politico-judiciaire. Ils auraient dit sans vitupérer : « la République c’est aussi nous ! »