Des programmes pour quelles ambitions
A gauche, où se cherche encore le ciment de l’union des hommes et des femmes de bonne volonté, on tente de construire un avenir commun pour l’ensemble des Marseillais. Tous partent d’un même constat. Sondages après études, le spectre de la ville révèle des abîmes à combler conséquences d’années d’immobilisme. Quand certains quartiers prospèrent et affichent sans vergogne leur bonne santé, d’autres agonisent dans un silence assourdissant brisé parfois par le claquement glaçant des kalachnikov. Beaucoup, dans cette coalition des formations traditionnelles de gauche, aspirent avec un mouvement associatif généreux mais souvent désarmé, à un élan populaire qui inverserait enfin le cours de l’histoire. Personne ne saurait contester le bien fondé des revendications qu’ils portent : des écoles fréquentables, des transports en commun accessibles, des activités économiques adaptées. La ville, qui revendique avec fierté sa deuxième place, peut entamer la longue marche qui l’extraira des profondeurs dans lesquelles de trop nombreux classements l’ont reléguée. Il faudra plus qu’une coalition populaire pour y parvenir mais la conjonction des forces métropolitaines, nationales, européennes. Quatre ministres sont venus présenter cette dernière semaine un plan pour lutter contre le fléau de la drogue en France. C’est plus qu’un gouvernement qu’il faudra demain pour ramener la ville à la surface du quotidien. Là où on peut vivre et travailler au pays. La gauche marseillaise et les associations qui lui sont associées ne seront crédibles qu’avec un plan sur la comète du réel.