Les assises de l’hydrogène se sont tenues au siège de la Région Sud, mardi 12 décembre. Pour évoquer ce (vaste) sujet, un panel d’intervenants issus du monde industriel, politique ou encore scientifique ont pris la parole à tour de rôle. Parmi eux, le directeur général de GRTgaz Thierry Trouvé, qui est revenu sur le projet Hynframed (voir notre précédent article).
A l’horizon 2028, cette future infrastructure a vocation à transporter de l’hydrogène vert entre Fos-sur-Mer et Manosque, en se connectant au futur hydrogénoduc européen BarMar (voir l’encadré ci-dessous) mais aussi à stocker cet hydrogène. Interrogé par Gomet’ sur le coût global du projet, il indique qu’il se chiffre « autour de 100 millions d’euros » mais qu’il est encore trop tôt pour donner un montant précis, le projet étant encore à l’aube du lancement des études. « La décision d’investissement n’interviendra pas avant deux ans », précise-t-il.
BarMar : le projet européen booste le développement de l’hydrogène dans la région
Lors de ces assises de l’hydrogène, un mot était sur toutes les lèvres : BarMar, ce futur hydrogénoduc qui doit relier Barcelone à Marseille et qui constitue un morceau du projet d’hydrogénoduc européen H2Med entre l’Espagne et l’Allemagne. A l’occasion des assises de l’hydrogène, la région recevait d’ailleurs la ministre de l’économie de la région de Catalogne en Espagne. Cette dernière appelle à une coopération internationale et interrégionale sur le sujet de l’hydrogène, particulièrement au sein de la région méditerranéenne. « L’hydrogène ouvre la porte à de nombreuses possibilités. Le conflit en Ukraine a par ailleurs démontré l’importance de sécuriser une source d’énergie […]. Il nous faut à présent travailler main dans la main pour en abaisser les coûts et accélérer l’innovation », insiste depuis le pupitre de l’hôtel de Région Natalia Mas Guix.
Le coup d’accélérateur est aussi donné à l’échelle européenne, alors que la Commission européenne vient d’adopter un paquet législatif hydrogène et gaz décarboné vendredi 8 décembre pour régir ce marché. Les 27 ont ainsi fixé un objectif visant à produire l’équivalent de dix millions de tonnes d’hydrogène sur le territoire européen, mais aussi d’aller chercher de nouveaux partenaires internationaux pour exporter, comme le détaille Pierre Loaec, chef de la représentation régionale de la Commission européenne à Marseille.
Le président de la Région Sud rappelle pour sa part l’investissement à hauteur de six millions d’euros de la collectivité pour accompagner le développement de projets en lien avec cette énergie, prioritairement sur la mobilité, l’industrie et la création d’une filière créatrice d’activités et d’emplois.
Géométhane et HyGreen (Engie), les autres acteurs d’Hynframed
GRT Gaz est accompagné par d’autres acteurs industriels dans la concrétisation d’Hynframed. C’est le cas du groupe Géométhane, basé à Manosque et actuellement spécialisé dans le stockage de gaz naturel. « Manosque dispose d’énormes réserves souterraines de sel. Nous injectons de l’eau de mer pour dissoudre le sel et l’évacuer vers des espaces salins, afin de le remplacer par du gaz. […] Avec Hynframed, l’idée est de basculer du gaz vers l’hydrogène », explique Jean-Michel Noé, président de Géométhane. Au total, Géométhane a la capacité de stocker 6000 tonnes d’hydrogène dans ses cavités souterraines, soit 500 000 m² en volume de ville.
Pour ce qui est du transport d’hydrogène, Engie sera également impliqué au travers de son projet Hygreen qui vise à produire de l’hydrogène vert grâce à de l’électricité solaire. Cette production s’ajoutera donc à celle assurée par GRT Gaz, qui pour sa part utilise de l’électricité éolienne dans son processus de production d’hydrogène.
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