La Commission européenne a franchi, mardi 28 novembre, une nouvelle étape dans son objectif de rendre le système énergétique de l’Union européenne adapté à un avenir durable en adoptant la première liste de projets d’intérêt commun (PIC) et de projets d’intérêt mutuel (PIM) pleinement conforme au pacte vert pour l’Europe. Parmi eux, le projet d’hydrogénoduc H2med reliant le Portugal, l’Espagne, la France et l’Allemagne via Fos-sur-Mer. H2med (BarMar et CelZa) représente un total de 2,5 milliards d’euros pour une dorsale européenne de quelque 700 kilomètres de pipeline.
« Ces grands projets d’infrastructures transfrontalières aideront l’UE à atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’énergie et de climat. Les projets d’intérêt commun bénéficieront de procédures d’octroi de permis et de réglementation simplifiées et pourront prétendre à un soutien financier au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) de l’UE. » souligne la Commission européenne.
La fin du soutien aux infrastructures liées aux fossiles
Cette liste est adoptée dans le cadre du règlement révisé sur les réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E), qui met fin au soutien aux infrastructures liées aux combustibles fossiles et met l’accent sur les infrastructures énergétiques transfrontalières du futur. Il comprend des projets d’intérêt commun, qui sont des projets sur le territoire de l’UE, et pour la première fois des PIM, qui relient l’UE à d’autres pays.
« La Commission veillera à ce que les projets soient menés à bien rapidement et contribuent à doubler la capacité du réseau de l’UE d’ici à 2030 ainsi qu’à atteindre son objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables. Sur les 166 projets d’intérêt commun et PIC sélectionnés: plus de la moitié (85) sont des projets concernant l’électricité, les réseaux électriques en mer et les réseaux électriques intelligents, nombre d’entre eux devant être mis en service entre 2027 et 2030. »
Pour la première fois, des projets relatifs à l’hydrogène comme H2Med et aux électrolyseurs (65) sont inclus. « Ils joueront un rôle majeur dans l’intégration du système énergétique et la décarbonation de l’industrie de l’UE » assure la Commission européenne.
La liste des projets sélectionnés va être soumise au Parlement européen et au Conseil pour examen. Les co-législateurs disposent d’un délai de deux mois pour accepter ou rejeter la liste dans son intégralité, mais ne peuvent pas la modifier. Ce processus peut être prolongé de deux mois, à la demande des co-législateurs. Une fois la liste adoptée, « la Commission collaborera avec les promoteurs de projets et les États membres pour soutenir sa mise en œuvre rapide » affirme l’instance européenne présidée par Ursula Van der Leyen.
H2med : début de l’exploitation commerciale en 2030
« Cette étape ouvre la voie aux membres du groupe H2med du consortium pour participer au prochain appel à demande de financement européen (appel CEF Énergie 2024), l’objectif étant ici de supporter les sommes dépensées dans les études requises pour engager des actions d’investissement prévues pour fin 2025 et tenir les délais de mise en service et en exploitation commerciale fixés à 2030 » déclare le 29 novembre le consortium H2med (dont fait partie le français GRTgaz), qui a lancé le même jour son site web regroupant toutes les composantes et étapes du projet.
Le président de la Région Sud, Renaud Muselier, s’est félicité dans un tweet du choix de la Commission européenne.
Feu vert ✅ pour #BarMar (#H2Med), le pipe-line sous-marin d’hydrogène vert qui relaiera l’Espagne et la France.
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) November 29, 2023
La Commission européenne a adopté ce projet parmi les 166 projets d’intérêt commun, comme d’autres projets régionaux importants.
La #RegionSud est prête ! pic.twitter.com/7lqq0SVIaE
Liens utiles :
La liste des 166 projets retenus par la Commission européenne
Le communiqué de la Commission européenne
Le pipeline H2Med lancé officiellement à Alicante avec le soutien de l’Europe
Hydrogène : l’Allemagne embarque dans le projet de pipeline H2Med
[Tribune] Stéphane Coppey (FNE) : l’hydrogène, pour quoi faire ?