L’engagement a été tenu. En janvier 2021, nous annoncions que l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence et le Conservatoire du littoral, avaient construit en partenariat une initiative collective qui vise à décloisonner les acteurs, afin d’innover pour préserver les environnements littoraux, insulaires et marins (1).
Rendez-vous était donné pour le Congrès de l’UICN et le 9 septembre, a eu lieu au Palais de la Bourse, la soirée des engagements qui a révélé le produit des travaux. Lors de ces huit derniers mois, 41 réunions et ateliers ont rassemblé plus de 1 200 participants de 72 nationalités autour de nombreuses thématiques de gestion et conservation des Îles, des côtes et des océans avec 139 intervenants.
Le croisement entre des grands opérateurs rodés aux programmes de développement, d’investissement et de travaux comme l’Agence de l’eau et le Conservatoire du littoral d’une part, et le monde économique porté par la CCI, avec les exigences des experts et acteurs de terrain, demandait de se mettre en phase pour aboutir sur des projets concrets.
Au final, 25 actions sont engagées : cela va de coups partis qui s’infléchissent comme le Metropolitan business act qui accentue son ouverture aux enjeux de la biodiversité, à des créations comme le Consortium méditerranéen pour la biodiversité. La CCI, par exemple, gestionnaire du port de l’Anse de la Réserve se mobilise pour obtenir la certification « ports actifs en biodiversité » en 2023. Les projets, nombreux, sont très divers et touchent de la formation aux réseaux de chercheurs, de l’information avec les TV du bassin méditerranéen de la Copeam à l’action éducative aux collèges Auguste Renoir et Edmond Rostand, dans le quartier Malpassé-Corot (13e Marseille), avec la création d’un parc de nature, favorable à la biodiversité́, sur plus de 4 000 m2.
Les pionniers de ces mouvements défendent cette multiplicité d’initiatives et leur hétérogénéité. « Ils tracent, affirme le directeur de l’Agence de l’eau Laurent Roy, la feuille de route d’actions à mener pour préserver, à l’échelle du territoire, du bassin méditerranéen, et à l’international, les îles, les côtes et les océans », avec l’ambition de mobiliser l’intelligence collective et de catalyser des financements. Avec toujours le triptyque : « connaître, comprendre, agir ».
Un fonds pour la préservation de la Nature : le 1% pour la Méditerranée.
Le Conservatoire du littoral et la CCI métropolitaine Aix Marseille Provence innovent en sortant des sentiers battus du financement, trustés par les grands financeurs publics nationaux et internationaux. La CCI Aix Marseille Métropole et le Conservatoire du littoral s’engagent à promouvoir une démarche mobilisant les chambres consulaires du pourtour méditerranéen afin de créer un fonds pour la préservation de la nature : le 1% pour la Méditerranée. Ce fonds a vocation à collecter jusqu’à 1% des bénéfices des entreprises soucieuses de s’impliquer dans la préservation de l’environnement, quelle que soit leur taille. Ces sommes permettront de soutenir des ONG et acteurs de la conservation ou des entreprises investies dans la recherche de solutions pour la restauration ou la sauvegarde de la biodiversité. 50 % des sommes seront réinvesties au niveau local, à l’échelle du territoire de chacune des chambres et le reste sera orienté vers des programmes de coopération internationale impliquant les pays méditerranéens.
Le Consortium pour la biodiversité méditerranéenne sera l’opérateur qui orientera les fonds internationaux vers des actions concrètes avec des comités de sélection locaux. 2022 sera l’année de lancement de la démarche pour que les premiers porteurs de projet puissent bénéficier de soutien financier au plus tard début 2023.
L’Agence de l’eau, le Conservatoire du littoral et la CCI métropolitaine Aix Marseille Provence vont poursuivre et renouvellent leur engagement pour deux années. Les organisateurs ont la volonté de « suivre la mise en œuvre des engagements pris aujourd’hui, à poursuivre les réflexions, et à étoffer les solutions concrètes mises en place dans le cadre d’ICO Solutions ». Des nouveaux ateliers seront organisés, impliquant toujours, institutions publiques, entreprises et acteurs privés, ONG, chercheurs et spécialistes.
(1) Les problématiques abordées :
- Comment mieux fédérer les acteurs de la protection des îles à l’échelle méditerranéenne (Mediterranean Island Collective) ou internationale (World Island Network) ;
- Comment mieux partager les leçons des opérations de restauration écologique marine ;
- Comment améliorer la compatibilité́ entre les activités de croisière et la protection de la biodiversité́ ;
- Comment mieux restaurer les milieux sableux sous-marins ou les prairies de posidonies ;
- Comment rapprocher les start-up innovantes du monde de la conservation et du développement durable ;
- Comment donner de meilleures clés de compréhension des enjeux environnementaux aux journalistes méditerranéens ;
- Comment créer un consortium des acteurs de la biodiversité́ en Méditerranée ;
- Comment mobiliser la finance autour des questions environnementales ;
- Comment mobiliser les agences « littoral » d’Europe et de Méditerranée pour mettre en place des actions de résilience des côtes ;
- Comment les femmes deviennent-elles des actrices d’un tourisme durable insulaire;
- Comment mieux former à l’échelle globale les gestionnaires francophones à la gestion durable des côtes.
Liens utiles :
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