Lors de l’étape du président de la République, Emmanuel Macron, à la gare maritime de la Joliette le 28 juin dernier (revoir la vidéo ci-dessous)), le patron de TotalEnergies dans la région et président du GMIF (Groupement maritime et industriel de Fos) Jean-Michel Diaz a appelé l’État de ses voeux pour la mise en place un plan d’investissements « massifs et coordonnés » pour l’industrie à l’image de Marseille en grand.
Le président du port de Marseille, Christophe Castaner, a parlé d’une enveloppe de 11 milliards d’euros d’investissements pour l’industrie sur le territoire. D’où viennent ces fonds ?
Jean-Michel Diaz : Cela fait près 50 ans que nous n’avons pas bénéficié d’investissements massifs, et 40 ans que nous n’avons pas implanté une activité à taille industrielle. Nous assistons à l’arrivée très importante de projets liés à la réindustrialisation de la France, à la transition énergétique, et à la décarbonation. Les 10 grands projets industriels cumulés représentent une enveloppe financière de 8,5 milliards d’euros de fonds privés. Pour développer les aménagements nécessaires, 2,5 milliards de fonds publics viendront en complément. Ce qui se passe est absolument fabuleux. Mais nous avons deux ans pour accélérer.
Nous avons besoin pour cette attraction forte, d’avoir un grand projet, une gestion de projet
Jean-Michel Diaz
Deux ans… pourquoi ce timing serré ?
J-M.D : Il faut un plan pour “l’industrie en grand.” Dans ce secteur, vous avez des périodes pour instruire les projet, le fameux « go/no go ». Aux fenêtres de l’industriel, il faut deux ans pour mesurer la performance économique sur un territoire avant de décider d’une implantation. Et nous avons besoin pour cette attraction forte, d’avoir un grand projet, une gestion de projet, et de faire pour l’industrie ce qu’on a fait avec “Marseille en Grand.” Il faut des moyens massifs et coordonnés… Et ça l’État sait très bien le faire.
Le plan « Marseille en Grand » comprend un volet lié à l’industrie avec le développement de l’axe Rhône-Saône…
J-M.D : Le port est un des paramètres du développement de l’industrie. Les deux vont de pair. Quand on imagine travailler sur l’axe du Rhône, c’est parce que la frontière de la décarbonation ce n’est pas le GPMM ou la zone de Fos-sur-Mer, c’est au-delà. Le port ne peut être grand que s’il s’ouvre sur son hinterland.
Quels sont nos atouts pour attirer les industriels ?
J-M.D : Nous avons des atouts absolument exceptionnels avec un grand port maritime et une zone foncière sans équivalent en Europe. Ce territoire a besoin d’avoir du foncier équipé de réseaux d’utilité (accès facilité aux liquides, gaz dans les procédés de transformation, Ndlr). Il faut équiper Piicto (Plateforme d’innovation sur l’espace Caban-Tonkin, Ndlr) de ces réseaux pour rendre solides les projets industriels qui se présentent. Piicto s’étend sur une zone géographique totale de 1 200 hectares à Fos-sur-Mer dont 550 hectares sont encore disponibles pour accueillir de nouveaux projets. Nous avons aussi le projet H2Med (projet de pipeline entre Barcelone, Marseille et l’Allemagne, Ndlr) grâce auquel nous pouvons espérer devenir le pôle méditerranéen ou européen de l’hydrogène vert.
Nous espérons créer près de 10 000 emplois autour de ces nouveaux projets industriels
Jean-Michel Diaz
Comment sécuriser les implantations ?
J-M.D : Les implantations industrielles dépendent de plusieurs paramètres : le premier est l’aménagement du territoire. Le deuxième est la capacité à apporter de l’énergie. Le troisième est lié à la compétence et la formation car nous espérons créer près de 10 000 emplois autour de ces nouveaux projets industriels. Le quatrième dépend de notre capacité à instruire ces dossiers notamment du point de vue administratif. Sécuriser ces implantations c’est aussi démontrer notre capacité à accueillir des infrastructures routières, intermodales, foncières et des logements.
Et de l’acceptation des projets par la population…
J-M.D : Les projets qui veulent s’implanter sont au coeur de la décarbonation. Il faut que les élus de proximité, la Métropole et le Département, s’engagent pleinement à nos côtés. Ils doivent aussi expliquer aux populations ce que va devenir ce territoire industriel. L’industrie décarbonée est l’avenir de notre zone.
Revoir l’intégralité des échanges entre les élus locaux et Emmanuel Macron sur le port
[Rediff] 🔴 En vidéo, découvrez la séquence consacrée au port au 3e jour hier mercredi de la visite d' @EmmanuelMacron à #Marseille avec des échanges entre les décideurs et élus locaux @CCastaner @RenaudMuselier @MartineVassal @BenoitPayan @chauvinjl @ReneRaimondi https://t.co/0HU2um3ozr
— Gomet' (@Gometmedia) June 29, 2023
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