La fédération nationale de lʼimmobilier (Fnaim) dresse un très bon bilan 2017 du marché immobilier dans les Bouches-du-Rhône. Le volume des ventes a augmenté plus de 15 % et les prix restent très attractifs.
Avec près dʼun million de logements vendus en 2017, le marché de lʼimmobilier français a retrouvé son niveau de 2007, avant le début de la crise. Si Paris continue de caracoler en tête des départements les plus actifs, le département des Bouches-du-Rhône profite largement de cette embellie et se place en quatrième position pour le montant total des ventes, avec 8 milliards dʼeuros de transactions. « Lʼannée passée a connu un excellent niveau dʼactivité, avec une progression de 15 % à 18 % du volume des ventes », sʼest félicité Didier Bertrand, le président de la Fnaim Aix-Marseille Provence lors de la présentation du bilan de 2017 jeudi 11 janvier.
De plus, la métropole est lʼune des dernières de lʼhexagone à afficher des prix abordables. La hausse des prix sʼest limitée à 1,5 % lʼan dernier contre 4,2 % au national. « Rapportée à lʼinflation, cette augmentation est quasi-nulle. Cʼest le moment parfait pour investir car cette stabilité ne va pas durer. Je ne sais pas si ce sera dans cinq ou dix ans, mais la métropole marseillaise va rattraper les autres grandes villes françaises au niveau des prix », assure Didier Bertrand. Pour la Fnaim, la création de la métropole avec la délégation effective des compétences clés que sont lʼhabitat et le transport au 1er janvier 2018 va prochainement tirer les prix vers le haut. A Marseille, le prix moyen au mètre carré sʼétablissait à 2 636 euros lʼan dernier contre 4 276 euros en Île-de-France.
Les familles marseillaises désertent le centre-ville
Si le dynamisme concerne la totalité du territoire métropolitain, il existe des disparités selon les communes et les quartiers. Ainsi, Marseille reste une ville très hétéroclite qui souffre toujours autant de lʼabsence dʼun réseau de transports adapté à sa taille : « Résultat : les familles qui recherchent un cadre de vie agréable nʼhésitent plus à quitter le centre-ville pour les arrondissements extérieurs, même s’ils sont mal desservis», analyse François-Xavier Guis, le vice-président de la Fnaim Aix-Marseille Provence. Certains quartiers au nord comme Château-Gombert et les Olives ont gagné en attractivité, grâce à lʼouverture de la L2. L’accessibilité jouant un rôle déterminant dans le choix des acheteurs, les professionnels attendent beaucoup de lʼagenda mobilité de la métropole pour soutenir le dynamisme du marché marseillais. « Nous avons bon espoir que les connexions sʼaméliorent dans un avenir proche », espère François-Xavier Guis.
Certaines familles marseillaises posent aujourdʼhui leur regard sur lʼest du département avec des villes comme Aubagne et La Ciotat qui attirent de plus en plus. Ces communes bénéficient de la demande dʼune clientèle citadine à la recherche dʼun environnement plus calme et de maisons de village et de pavillons, et ce malgré les problème de déplacements entre les villes.
Aix-en-Provence retrouve des couleurs
Tout comme Marseille, Aix-en-Provence a connu une très bonne année dʼactivité avec 15 % de hausse des volumes de ventes. Les prix sont restés stables dans lʼensemble mais pourraient être amenés à se durcir sur le marché haut de gamme qui a repris des couleurs lʼan dernier. « Les biens aux alentours de 800 000 euros ont énormément souffert depuis 2011, perdant près de 3 points par an. Lʼan dernier, on a noté un rééquilibrage, même si les grands hôtels particuliers attirent moins quʼavant car très difficiles à aménager », explique Pascal Boyer, responsable de la Fnaim pour le Pays dʼAix. La clientèle dʼinvestisseurs est également de retour sur cette zone bénéficiant de la mise en vente de biens détenus par des petits propriétaires séniors : « Depuis deux ans, les retraités préfèrent se séparer de leurs biens car ils nʼont pas tous les moyens de payer les rénovations et la location est devenue plus difficile, avec des périodes de vacances plus importantes », note Pascal Boyer.
En conclusion, la Fnaim Aix-Marseille Provence anticipe un atterrissage du volume de ventes et une stabilisation des prix pour 2018. « Les ménages ont retrouvé un niveau de confiance inégalé depuis dix ans. Nous serons particulièrement attentifs à lʼévolution des chiffres de lʼemploi qui est la clé du marché », estime Didier Bertrand.