Le restaurant solaire Le Présage, situé dans le technopôle de Château-Gombert (13e), a été inauguré le mardi 18 juin. L’ouverture au public est prévue ce jeudi 20 juin.
Ce lancement s’est déroulé en présence de l’équipe du Présage, emmenée par le président fondateur Pierre-André Aubert. De nombreux élus de Marseille, dont la maire de secteur Marion Bareille, et de Guillaume Gomez, ambassadeur pour la gastronomie, l’alimentation et les arts culinaires en France. Environ 400 personnes réunies pour fêter l’aboutissement d’un projet aux multiples ressources, et pas seulement solaires.
L’établissement est le fruit d’un travail de dix années d’expérimentations (avec une première guinguette solaire sur le même site), et d’une autre installée dans le jardin du Tiers-Lab des Transitions dans le quartier des Chutes-Lavie dans le 4e arrondissement.
« Je prends souvent le train pour venir à Marseille parce qu’il se passe beaucoup de choses dans cette ville et notamment sur cette réflexion de l’impact de notre alimentation », explique Guillaume Gomez. « Je suis très heureux d’être ici pour l’inauguration de ce premier restaurant, premier, parce que j’ai bien compris qu’il y en allait avoir plein d’autres grâce à l’énergie du président Muselier », poursuit-il.
« Ce que l’équipe du Présage a créé est extraordinaire » (Rob Hopkins)
« Ce que l’équipe du Présage a créé est extraordinaire et très important. C’est un démonstrateur qui prouve qu’on peut allier les énergies renouvelables, la nourriture saine et l’exploitation responsable de la terre pour créer une activité économique », explique de son côté Rob Hopkins le fondateur du mouvement mondial des villes en transition présent sur place.
Le Présage se présente comme le premier restaurant solaire d’Europe. Sa cuisine est alimentée par l’énergie du soleil captée à travers deux grandes paraboles dont les faisceaux sont orientés sur les fourneaux de la cuisine.
Des partenariats avec les acteurs du Technopôle
Le bâtiment du Présage est constitué de béton de chanvre et de bois en majeure partie. « Le toit est prévu pour que quand il fait chaud, le soleil ne rentre absolument pas donc nous n’avons pas de phénomène de surchauffe pendant l’été, le positionnement du bâtiment a été prévu pour ça et les murs en béton de chanvre aident aussi au niveau de la respiration du restaurant, tout ça apporte de la chaleur en hiver et de la fraîcheur en été », explique Benjamin Leroy, qui en charge de l’innovation et des finances au Présage.
Un muret se trouvant à l’intérieur du bâtiment, juste derrière les grandes baies vitrées, est fait en partie grâce à la terre récupérée sur le site et sert à emmagasiner la chaleur des rayons du soleil. Le Présage utilise tout ce qu’il peut pour être le plus écologique possible et travaille avec des acteurs locaux. « On travaille avec la faculté d’à côté, Polytech, avec qui on travaille sur l’optimisation du fourneau. Nous avons un banc d’essai là-bas pour optimiser les fourneaux, les miroirs, les performances et aussi sur l’instrumentation du bâtiment », explique Benjamin Leroy. Autre acteur voisin mobilisé : Dual Sun qui a posé des panneaux photovoltaïques sur le toit. Les ressources du biogaz produit à base des biodéchets du restaurant doivent aussi servir pour alimenter le site en cas de pénurie de soleil.
Tout un éco-système nourricier
Les technologies renouvelables ne sont pas les seules engagements du restaurant. Il s’agit aussi de marier la cuisine locale et la durabilité environnementale à travers un écosystème nourricier par Pierre-André Aubert. Pour respecter cet engagement, les produits viennent de la région. À terme, une part des aliments sera issue du jardin même du restaurant. « Nous n’allons pas cultiver nos propres carottes et nos pommes de terre, mais des aliments complémentaires », précise Benjamin Leroy. Le restaurant dispose de 2 720 m² de terrain. Romain Criquet, directeur de Cultures Permanentes et ethnobotaniste, précise que le lancement du jardin comestible « commencera par la préparation des sols à l’automne [2024] puis à un lancement en fin d’hiver prochain.»
Le restaurant propose entre autres en entrée des pêches du jour en escabèche, en plat de la polenta crémeuse avec de l’effiloché d’échine de cochon du mont Ventoux et en dessert une panna cotta et compotée de fruits de saison. Sur la carte, ils précisent que tous leurs produits sont « sourcés, locaux, de saison et aussi bio que possible. »
En savoir plus :
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