Le solaire : une économie viable qui va permettre au chef Pierre-André Aubert de s’installer à long terme à Marseille.
«Si on travaille tous les jours où il fait soleil, on ne va pas avoir assez de vacances», plaisante Pierre-André Aubert. Avec ses 2 862 heures d’ensoleillement en moyenne, le département des Bouches-du-Rhône bénéficie de la météo la plus clémente de France. Idéale donc, pour y établir un restaurant solaire. C’est ce qu’a fait Pierre-André : il y a huit mois, ce chef a ouvert Le Présage à Aubagne.
Dans sa cuisine en plein-air, tout est cuit à l’énergie solaire grâce à un miroir parabolique qui réfléchit les rayons du soleil vers un fourneau spécial. À l’intérieur, la température monte jusqu’à 450 degrés. Cette technologie, qui a coûté environ 5 000 euros, fonctionne même en hiver. «On a cuisiné jusqu’au 4 décembre !», assure Pierre-André. «À cette époque de l’année, le soleil est plus bas donc cela fonctionne tout autant.»
Une économie viable
Avant de créer le restaurant, Pierre-André a développé son propre court-circuit. Pour servir 10 à 20 couverts quotidiennement, celui qui se qualifie comme «locavore» consomme uniquement la matière première des producteurs locaux. Même s’il reste tributaire de la météo, le chef du Présage a conçu une gazinière fonctionnant au bio-méthane pour palier les jours où le soleil n’est pas assez franc. Ces solutions lui permettent même d’économiser 1 000 à 2 000 euros chaque année. « Dans 60 ou 100 ans, il n’y aura plus de pétrole, comment on fait ? Je propose une vision réaliste du futur », explique ce passionné. « Via l’expérimentation, je voulais prouver que cuisiner à l’énergie solaire c’est viable… et ça a bon goût ! »
Rayonner à Marseille
Après la phase expérimentale, Pierre-André Aubert souhaite désormais s’installer sur le long terme. Pour ce faire, il va lancer dès la rentrée de septembre un crowfunding afin de rassembler 700 000 euros. Cette somme servira à acheter un terrain de 2 500 m² dans la cité phocéenne, afin d’installer un restaurant solaire en dur et entièrement renouvelable. Réfrigérateur solaire, puits de lumière pour éclairer l’enceinte du bâtiment, station de phytoépuration pour recycler les eaux de pluies… sans oublier bien entendu sa parabole solaire. «Il faut trouver un lieu pour installer la version globale du restaurant», confie Pierre-André, qui ne dévoile pas encore l’emplacement exact du projet.