Incendie : le préfet répond aux critiques, Marseille toujours sous tension

Alors qu’une nouvelle journée particulièrement à risques s’ouvre ce jeudi 17 juillet avec le maintien de conditions météorologiques défavorables (vent en rafales jusqu’à 60km/h selon Météo France et sécheresse), et que plusieurs départs de feux ont été observés hier (Consolat dans le 15e avec deux hectares parcourus, Roy d’Espagne dans le 9e avec un hectare), le préfet du département Georges-François Leclerc revient dans une longue explication diffusée hier soir (voir le communiqué intégral ci-dessous) sur l’incendie des Pennes-Mirabeau du mardi 8 juillet.

Le sinistre déclenché par un feu de voiture en bordure d’autoroute A7 aux Pennes Mirabeau avait parcouru quelque 700 hectares jusque dans le 16e arrondissement de Marseille au nord de la ville.

Les actions conjuguées des services de l’État, la sécurité civile, les sapeurs-pompiers et les marins-pompiers « ont permis d’éviter le pire à l’occasion de cet événement, qui menaçait des milliers d’habitations et de personnes à Marseille » se félicite le préfet qui constate néanmoins des reproches parfois sur « les délais d’intervention prétendument tardifs, voire l’insuffisance alléguée de leur réactivité et des moyens engagés. »

Pour le représentant de l’Etat, ces critiques « ne reflètent pas la réalité de l’engagement efficace et héroïque de nos forces d’incendie et de secours.» En sa qualité de directeur des opérations de secours, Georges-François Leclerc, assume en outre la totalité des décisions qui ont été prises afin de garantir et surtout de réussir à protéger la population.»

Après avoir rappelé les circonstances de la matinée du 8 juillet avec de nombreux feux déjà en cours dans le Sud voire le département (Salon de Provence) le préfet livre à l’appui de ses explications une chronologie des premières heures d’intervention

Incendie des Pennes-Mirabeau : la chronologie du début des interventions
– 10h49 : premier appel du SDIS pour une voiture en feu en bordure d’autoroute – 11h03 : engagement du premier hélicoptère léger du SDIS, moins d’un quart d’heure après l’alerte – 11h37 : engagement du premier hélicoptère lourd de la sécurité civile – 11h39 : engagement de l’hélicoptère léger du BMPM, sur décision du préfet des Bouches-du-Rhône – 11h54 : engagement du premier Dash – 12h14 : deux premiers Canadair décollent – 12h19 : premier largage du premier Dash – 12h28 : un troisième Canadair décolle – 12h40 : les premiers Canadair sont sur place (après avoir écopé) et font leurs premiers largages sur les Pennes-Mirabeau – 12h55 : décollage d’un second Dash – 13h00 : décollage de trois autres Canadair – 13h07 : premier largage du second Dash

Il précise que d’un point de vue opérationnel, compte tenu de la rapidité de la propagation, de la violence du feu et des conditions météorologiques, il a activé le centre opérationnel départemental dès 11h38. Le préfet a pris, conformément au droit, à la nécessité et à l’urgence opérationnelles, la direction des opérations de secours à 12h27 car ce feu était singulier par sa violence et parce qu’il concernait désormais deux communes.

Le moyens déployés dans la lutte contre l’incendie des Pennes-Mirabeau sont rappelés :

Le rappel des moyens engagés
Effectifs au maximum de l’opération : 875 sapeurs-pompiers et marins-pompiers (SDIS + BMPM) – Moyens au maximum de l’opération : 260 engins – 17 moyens aériens mobilisés au total : * 7 Canadair * 2 Dash, dont un demandé en urgence et de manière exceptionnelle par le préfet * 2 HBE Lourds « Etat » (Avignon et Le Luc) * 2 HBE légers départementaux (SDIS et BMPM) * 2 HBE légers du SDIS du Var réquisitionnés de manière exceptionnelle par le préfet * 2 Beechcraft : avion de reconnaissance et d’investigation – Renfort de 8 colonnes extra-départementales et zonales (plus de 500 sapeurs- pompiers et plus de 100 véhicules)

Incendie des Pennes-Mirabeau et Marseille : « près d’un millier d’habitations sauvées

Enfin, après évoqué les difficultés particulières de la lutte contre le feu en milieu très urbanisé (ligne électrique, réseau d’habitations dense, voies de circulation, confinement des populations) le préfet détaille le bilan matériel de l’incendie : « Au total, près d’un millier d’habitations ont pu être sauvées des flammes dans la zone directe du feu, dans un territoire concernant notamment 45 000 habitants. Au global, ce sont près de 6 000 habitations qui se situaient à moins de 200 mètres de la zone brûlée. » Plus en détails, 91 bâtiments hors garages et cabanons ont été touchés (51 détruits, 40 impactés dont 31 habitables et 9 non habitables), 17 véhicules légers ont été impactés et 11 caravanes touchées.

Pour Georges-François Leclerc qui tient une nouvelle fois à remercier « tous les acteurs de la sécurité civile pour leur réactivité et notamment l’héroïsme des pilotes, des sapeurs-pompiers et des marins-pompiers, en première ligne devant les flammes, le pire a été évité. Aucune perte humaine, aucun blessé grave n’est à déplorer. »

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