En 20 ans, la petite société de Pertuis, Pellenc ST, essaimage lancé par Roger Pellenc du groupe éponyme, s’est hissée au rang de numéro deux mondial des fabricants de machines de recyclage juste derrière le Norvégien Tomra. Elle compte aujourd’hui 800 appareils installés sur 600 sites dans le monde entier (Japon, Etats-Unis, Europe…). Mais pour continuer à grandir, « le nerf de la guerre, c’est l’avance technologique », prévient Jean Hénin, le président qui est devenu actionnaire majoritaire en 2013. Aussitôt dit, l’entreprise lance une nouvelle vague d’investissement de 10 millions d’euros pour un centre d’innovation et une nouvelle ligne de production.
Intelligence artificielle et maintenance prédictive
Les clients de Pellenc ST traitent des déchets de l’emballage, de l’industrie, du bâtiment…. Ils sont soumis à l’évolution des réglementations des différents pays. En Europe notamment, les objectifs fixés sont en constante augmentation et la performance des machines doit suivre ces besoins : « Pour commencer, nous travaillons sur la prévention des pannes potentielles », explique Sylvain Duisit, le directeur technique et innovation de Pellenc ST. Et pour y parvenir, le groupe met en place de nouveaux logiciels d’intelligence artificielle comme « Smart Alarm ». Ce dernier alerte le client en moins d’une minute des bourrages à la sortie des machines. Ensuite, elle a développé avec une start-up de Meyreuil Crossover Technologies une solution de maintenance prédictive « qui analyse les données des précédentes pannes pour anticiper les prochaines. Cela fait gagner plusieurs heures de productivité », explique Jérôme Bellavigna, le fondateur de Crossover. Autant d’exemples que Pellenc ST souhaite multiplier dans son futur centre d’innovation qui doit voir le jour à la fin de l’année.
Pellenc ST va doubler sa production dans les cinq ans
Sur son terrain historique de Pertuis, Pellenc ST a lancé le chantier de la création du bâtiment de 1 350 mètres carrés qui accueillera le centre d’innovation. « Une sorte de showroom de nos nouvelles applications », décrit Jean Hénin. Doté d’une équipe de 60 salariés consacrée à la R&D, il sera dédié à la conception et au prototypage de ses machines de nouvelle génération avec objets connectés, intelligence artificielle et meilleure performance énergétique. Cet outil à 2 millions d’euros doit être prêt d’ici la fin de l’année. Mais il ne s’agit que du première étage de la fusée lancée par la société. Pour faire face à la demande croissante du marché, elle investit également un peu plus de 6 millions dans une nouvelle ligne de fabrication pour faire grimper sa capacité de fabrication de 200 machines par an à près de 500 d’ici cinq ans. « On est passé de 19 millions d’euros à 50 millions en sept ans et avec ces investissements, on compte atteindre les 85 millions d’euros en 2025 », annonce Jean Hénin. Les équipes aussi sont amenées à grossir avec 75 créations d’emplois prévues grâce à ces investissements. Ils rejoindront les 220 collaborateurs actuels du groupe.