En septembre, l’usine pétrochimique d’Ineos semblait en pleine forme. Un plan de 100 à 150 millions d’euros d’investissement était même annoncé. Rien n’aurait pu laisser penser que le 20 octobre dernier, la direction internationale décide de fermer le centre de technologie de Lavera (CTL). Ce site fait travailler environ 80 personnes et le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) rédigé toucherait 54 postes. « Une décision incompréhensible » pour la CGT qui affirme que le CTL est rentable et permet de conserver une avance technologique.
Pour les syndicats, le CTL est rentable
Le CTL permet de déposer des brevets innovants sur de nouveaux produits pétrochimiques. Il bénéficie de plusieurs millions d’euros de subventions de l’État pour son activité de recherche et vend des brevets dans le monde entier. Ainsi, dans son communiqué, la CGT déplore que « le groupe Ineos prenne la décision d’arrêter le licensing alors que celui-ci fait des bénéfices et qu’une reprise de la vente de licences se fait sentir ». Dans son PSE, la direction affirme que la recherche n’est pas le cœur de métier du groupe et que cette activité accroît la concurrence contre ses propres produits. Les négociations avec les syndicats sont donc ouvertes et pourraient se durcir à l’issue du délai légal de deux mois entre l’annonce au comité d’entreprise et la présentation officielle du PSE prévue le 19 décembre prochain. Les syndicats ne s’interdisent pas de lancer une grève sur le site si l’ensemble des salariés menacés ne sont pas reclassés sur le site. Contactée, la direction n’a pas souhaité commenter cette annonce.
Éléments clés
L’usine de Lavéra, basée à Martigues, emploie 1100 personnes. C’est la plus grosse du département et la troisième plus grosse raffinerie de France avec une capacité annuelle de traitement de 10 millions de tonnes de brut. Ce site de 650 hectares raffine du pétrole brut et fabrique des produits chimiques utilisés par le grand public, l’industrie et les transports. En 2011, Ineos a cédé 50 % de l’usine de Lavéra au chinois Petrochina avec qui elle a créé la société Petroineos manufacturing France.