Visuel: © Fr.Latreille – Article: Agathe Perrier – La SNCF et le collectif OuiShare viennent de lancer le challenge « Gare Partagée » dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans 30 gares du territoire, un ou plusieurs espaces vacants vont être mis à la disposition de porteurs de projets innovants. L’objectif : les accompagner pour mener à bien leur concept, en redonnant de l’attractivité au lieu et en lui ajoutant une plus-value sociale.
Quel est le point commun entre Aix-en-Provence, Cassis, Marseille, Nice ou encore Avignon ? Outre le fait que ces villes sont localisées dans la région Paca, elles ont toutes au moins une gare inscrite dans le challenge « Gare Partagée ». D’ici le mois de juin, l’un de leurs espaces, aujourd’hui libre, devrait être occupé par un projet dit « innovant ». Alimentation, espaces de coworking, éducation, insertion professionnelle, maisons de santé, locaux associatifs, espaces culturels… « Ce ne sont que quelques exemples. Il n’y a aucune limite à l’imagination. Tout est à écrire », a souligné Evelyne Lamine, responsable Patrimoine Valorisation chez Gares et Connexions agence Grand Sud (branche de la SNCF en charge du challenge), lors de la soirée de lancement mercredi 13 mars à La Fabulerie à Marseille.
Investir des espaces vides
« Quel tarif ? Pour quelle durée ? Qui financera les éventuels travaux ? ». Les questions ont rapidement fusé des curieux, intéressés et potentiels candidats réunis pour le lancement. Une quarantaine environ a répondu présent. Evelyne Lamine a tenté de les rassurer au mieux. « La durée d’occupation est à voir en fonction du projet porté. On n’a pas de prix au m² pour chaque gare, la redevance sera fixée au cas par cas. L’idée est que l’occupant amortisse son investissement dans la durée pour que son concept soit une réussite ». L’aménagement intérieur des espaces sera au frais des candidats.
Les porteurs de projet peuvent postuler sur une ou plusieurs gares en laissant un dossier par établissement, voire porter un concept à développer sur plusieurs espaces en même temps. Ces derniers peuvent être très différents les uns des autres : à Avignon TGV par exemple, les lieux alloués sont des kiosques vides de plus de 100 m² chacun ; à Fréjus, il s’agit de l’ancienne gare auto/train ; à Aix-en-Provence, c’est un ancien appartement d’employés de la SNCF. À noter aussi que certaines gares ont perdu leur lien avec les trains, comme à Nice, où l’un des deux établissements inscrits (Nice Saint-Roch) n’est plus desservi depuis 2014. « Les projets ne doivent donc pas forcément être orientés voyageurs. Ils doivent aussi viser les habitants, pour que la gare devienne un vrai quartier de ville et s’ouvre sur l’extérieur », précise Evelyne Lamine. Aucun espace extérieur n’est à pourvoir dans l’appel à projets, ce qu’a regretté un participant à la soirée. « C’est dommage que rien ne soit possible sur l’esplanade de la gare Saint-Charles, où la vue est magnifique », a-t-il pointé. Evelyne Lamine a laissé présager quelques espoirs. « On a été obligés de cibler certains sites, mais demain, ce sera peut-être différent ».
Les porteurs de projet ont jusqu’au 5 mai prochain pour déposer leur concept en ligne (plus d’infos en fin d’article). Les organisateurs annonceront la semaine suivante les candidats présélectionnés. Ces derniers devront alors ‘pitcher’ devant un jury. Un certain nombre sera ensuite choisi pour développer son idée au cours d’une journée d’accélération, le 28 mai. Les lauréats finaux seront enfin dévoilés début juin. Ils signeront une convention d’occupation temporaire avec la SNCF et devront payer une redevance (l’équivalent d’un loyer à un prix adapté).
Le concept parisien dupliqué
Si le challenge « Gare Partagée » éveille en vous un sentiment de déjà vu, c’est parce qu’il n’est pas nouveau. Le concept a été lancé pour la première fois en 2015 en Île-de-France, et réitéré chaque année depuis. « L’idée originale était d’installer des crèches et des espaces de coworking dans les gares franciliennes. Avec le temps, on l’a ouvert sur le principe de créer des services innovants en gare », explique Mathieu Grandperrin, du collectif OuiShare.
La première édition provençale est donc lancée en parallèle de la cinquième parisienne. Au cours des quatre premières, environ 70 projets ont été validés. 30 occupent déjà des lieux, autant sont en cours d’installation, et une dizaine n’a finalement pas abouti. On trouve ainsi un espace de restauration qui emploie du personnel en insertion à Sarcelles, une garderie artistique à Argenteuil, un lieu de coworking et d’animations autour de l’économie sociale et solidaire à Saint-Germain-en-Laye-Grande-Ceinture, un atelier de réparation de vélos à Nogent-le-Perreux, des machines de tri intelligentes à Evry Courcouronnes et Rosa Parks… « Chaque projet est unique », rappelle Evelyne Lamine. « Il ne faut pas se limiter ni avoir peur de postuler ! », insiste-t-elle. Deux autres points d’information, à l’instar de cette soirée de lancement, sont prévus pour les 3 et 24 avril prochains. L’occasion de se renseigner et d’obtenir de précieux conseils avant de tenter sa chance.
Lien utile :
> Plus d’infos et dépôt des dossiers en ligne sur le site officiel de Gare Partagée.