« Les machines sont plus utiles au monde que dangereuses », le ton de la soirée est donné par Pierre Grand-Dufay. Le président de Tertium Management, désormais également auteur, avec un premier roman, Le monde de Tim, est accompagné de plusieurs experts invités par les Centraliens de Provence. Au programme de la conférence : un décryptage minutieux de ce qu’est l’intelligence artificielle, de ses racines et de ce qu’elle pourra être dans les années à venir.
Pascal Laurent-Gengoux, chercheur et professeur au département de mathématiques de Centrale Supélec, se lance d’abord dans un cours magistral afin de tenter d’expliquer le fonctionnement des réseaux de neurones humains. Puis il souligne que la machine est désormais capable de battre l’homme au jeu d’échecs. De nombreuses questions en découlent. Quel devenir pour l’humain face à la machine ? Pierre Nectoux, le co-fondateur de WeFight, entreprise qui développe un assistant virtuel pour les patients atteints de maladie chronique, rappelle les bénéfices de l’utilisation des nouvelles technologies. Son assistant virtuel surnommé “Vic” permet d’alléger le travail des médecins. Il suit au quotidien les patients tout en répondant à leurs premières questions. Un gain d’autonomie et de temps pour les malades qui bénéficient de ce programme en constante évolution.
« L’intelligence artificielle ne remplacera pas le travail humain »
Olivier Guillaume, co-fondateur de O² Quant, société experte en intelligence artificielle, apporte sa vision « techo-optimiste » des nouvelles technologies. Selon lui, les radiologues détecteraient les tumeurs dans 80% à 85% des cas tandis que les algorithmes atteindraient un taux de 90%. En alliant l’expertise humaine aux nouvelles technologies, les patients bénéficieraient donc d’un diagnostic approchant les 100% de réussite. Pierre Grand-Dufay tient à rassurer les plus sceptiques en affirmant que « l’intelligence artificielle ne remplacera pas le travail humain ». Il rappelle que les pays les plus automatisés sont ceux qui ont le plus faible taux de chômage. Installer des systèmes robotiques serait donc synonyme de création d’emplois ou tout au moins de compétitivité favorable au marché du travail. Le président de Tertium Management souligne aussi que « l’intelligence artificielle ne produit pas du bonheur mais qu’elle rend des services ». Il distingue enfin deux sortes d’IA : l’intelligence artificielle dite forte car elle trouve un élément de réponse dans sa propre réflexion et l’intelligence artificielle faible qui est celle que nous côtoyons au quotidien.
Nos libertés individuelles sont de plus en plus menacées par l’imagerie
Enfin, Ivan Lorne, le fondateur de la société marseillaise Devisubox, société qui filme en temps réel l’évolution des chantiers, explique l’utilité de l’intelligence artificielle dans l’imagerie.
La soirée se termine par une réflexion à propos des libertés individuelles, menacées par les nouvelles technologies, et sur la question de la personnalité juridique des robots. Si la machine n’atteindra jamais le niveau de sensibilité de l’humain qu’en est-il du principe de responsabilité ? Lorsqu’il s’agit d’une intelligence artificielle dites forte et donc quasi autonome, est-ce la machine qui est responsable ou l’humain qui l’a créée ? Des questions qui demeurent pour le moment sans réponse mais auxquelles le droit devra répondre rapidement…
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