Cuisant sous le soleil d’août à midi, les gradins cimentés du Refuge dans le Panier marseillais (photo Twitter @JLMelenchon) s’avèrent trop justes pour accueillir la foule dominicale. Face à une dizaine de caméras des télés nationales, le tribun rend d’abord hommage aux goumiers marocains et algériens qui permirent, voici trois quarts de siècles, à Marseille de se libérer en chassant l’occupant allemand. Il enjoint les forces actives d’aujourd’hui à se montrer dignes de ces héros, en se soulevant contre la sauvagerie du libéralisme dominant, et les dommages infligés par ce système à la nature. Plus encore qu’envers Macron, qu’il attaque vigoureusement, le député du Vieux-Port déclare que la résignation est le principal adversaire. Et qu’il faut la surmonter.
Déferlement
Pour empêcher la démolition des normes du travail, les gens doivent déferler massivement le 23 septembre, marcher sur la Bastille, s’ils veulent sauvegarder leurs droits républicains contre le coup d’état social. Cette mobilisation générale doit s’accompagner, selon les responsables de la France insoumise, d’un élan d’entraide et de solidarité dans les quartiers populaires. Jean-Luc Mélenchon conteste au chef de l’Etat le droit d’engueuler ses compatriotes depuis la Roumanie. « Ce sont vos réformes dont le peuple ne veut pas. Les nôtres, comme de châtier les corrupteurs, ou de poursuivre les escroqueries à l’égard du fisc, la population les aime. » De plus, « on ne va pas à l’étranger pour dire du mal de son pays. »
Faux ruissellement
Démasquant les mesures favorables aux riches (moindre taxe sur les dividendes des actions) tandis que les petits percevront moins d’aide au logement et aux emplois, l’orateur nie toute validité de la théorie du ruissellement… Selon laquelle les miettes du banquet des puissants tomberaient dans le gosier des misérables.
Clôturant quatre jours de réflexion et de débats dans les amphis surchauffés de la fac Saint-Charles, ce mouvement de résistance se dit prêt à gouverner dès demain, sans tambouille ni sectarisme, contre la logique ruineuse du capitalisme. En faveur d’un nouvel humanisme se montrant capable de gérer harmonieusement la planète.
Cette organisation ne présentera pas de candidat aux élections sénatoriales qui approchent, et renvoie à décembre sa convention nationale, afin, précise encore l’ancien candidat à l’Elysée, de consacrer toutes les énergies au maintien du contrat social, sans que personne ne se laisse « ni bercer, ni berner. »