Après quelques mois d’accalmie, l’automne social pourrait être nouveau animé à La Provence, le journal régional propriété de CMA CGM depuis l’automne 2022. Deux sujets vont venir ces prochaines semaines bouleverser le cadre de travail des journalistes de la rédaction dirigée par Aurélien Viers.
Le déménagement dans l’immeuble Grand Central des équipes de l’entreprise, retardé de quelques mois, doit commencer finalement cette dernière semaine de septembre et s’échelonner dans le temps. Si sur le papier, on peut se dire que les salariés ne perdent pas au change avec des nouveaux locaux dans un bel immeuble rénové en plein centre-ville (en face du World trade center, à côté de la Poste Colbert et à deux pas du Centre Bourse et du Vieux-Port), certains journalistes rechignent. Pas de places de parking à demeure, un plateau de travail pas très pratique en forme de U…
Les équipes rédactionnelles réparties sur deux étages au départ sont finalement rassemblées sur un plateau mais avec la nécessité de badger pour des raisons de sécurité. Les équipes administratives et commerciales sont logées sur un autre étage de Grand Central. Un site qui tranche avec les anciens locaux de l’avenue Roger Salengro dans le 15e arrondissement de Marseille, certes défraichis et situés au milieu d’une zone en pleins travaux mais où les équipes, surtout les anciens avaient leur repère (et leurs cloisons…). L’installation devrait s’effectuer par vague successive de 40 personnes dans les prochaines semaines.
30 suppressions de poste : un CSE de La Provence début octobre
Un autre dossier risque de lui de rallumer la mobilisation de la rédaction : la réduction des effectifs. Repoussée de quelques mois, elle devrait être très concrète en octobre, l’actionnaire étant finalement parvenu à ses fins avec une trentaine de postes supprimés. Après le mouvement de grève de l’automne dernier, les CDD qui sont venus remplacer les départs liés à la clause de cession (suite au rachat par CMA CGM à l’automne 2022) avaient finalement été prolongés.
Mais en cette rentrée une trentaine d’entre eux ne doit pas être renouvelée. L’effectif va se réduire passant à 155 journalistes au lieu de 185. Une réduction que certains pourraient comprendre compte tenu des difficultés du marché, avec une diffusion toujours en baisse, mais elle n’est pas accompagnée d’une réorganisation convaincante explique une source syndicale pour qui « ça ne passe pas » et annonce un Comité social et économique (CSE) agité début octobre.
Si certains développements sont revus en baisse comme le passage de l’hebdo 1899, lancé en début d’année 2024 consacré à l’OM, à un format mensuel, il n’y aurait pas de mesures significatives de réduction de la charge de travail. Les éditions locales sont ainsi maintenues même si la pagination pourrait être réduite et le format des éditions du week-end remanié. Un nouveau système de publication bi-média va être mis en place.
Jean-Louis Pelé, le nouveau DG pas très loquace
La nouvelle organisation avec 30 personnes en moins pourrait donc être contestée, d’autant qu’elle intervient dans une instabilité chronique à la tête du journal. Le nouveau DG, Jean-Louis Pelé, est arrivé début septembre en provenance de Nice-Matin, après l’éviction de Gabriel d’Harcourt. « C’est pour l’instant le grand flou sur ses intentions et son plan » confie un cadre du comité de direction de La Provence. Côté régie publicitaire, le nouveau directeur Théophile Monnier, ne connaît la maison que depuis le mois de juin.
Des atermoiements qui finissent par pousser de nouveaux journalistes titulaires à quitter le navire. Une nouvelle série de clauses de cession est enregistrée depuis l’été. Ainsi Romain Capdepon, chef adjoint du service reportage et 18 ans de maison, vient d’annoncer avec émotion son départ. Ils sont désormais plus de 80 à avoir quitter le journal, ou le feront prochainement, deux ans après le rachat par CMA CGM.
La possibilité d’ouvrir une clause de cession, qui permet à un journaliste, en cas de changement d’actionnaire dans une publication, de bénéficier d’indemnités de départ (selon l’ancienneté) et qui ouvre droit au chômage en cas de besoin, a été prolongée à La Provence jusqu’à fin octobre… Des cadres de la régie publicitaire seraient également partants, à l’instar de Cyrille Manceron (directeur commercial adjoint, notamment responsable des hub éco) qui a annoncé son départ début septembre après plus de 12 ans de maison.
Lien utile :
[Document source] La charte éditoriale et de déontologie signée à La Provence