Nouveau rebondissement dans le duel opposant Fos-sur-Mer et Rotterdam pour accueillir l’usine du chinois Quechen. Le mois dernier, une super délégation d’élus locaux était à Wuxi, siège du groupe, pour vanter les atouts de la métropole. Le projet a « deux pas d’avance » aurait alors confié le PDG de Quechen, Que Weidong, à Christian Estrosi, VRP en chef de l’équipe dépêchée sur place. Tous les indices pointaient vers une annonce favorable dès le mois de novembre. C’était sans compter sur la pugnacité du port de Rotterdam qui a, entre temps, revu son offre à la hausse.
Un avantage fiscal pour Rotterdam
« Nous avons été contactés il y a une dizaine de jours par la direction de Quechen. Ils nous ont prévenu qu’ils préféraient retarder leur décision car Rotterdam avait fait évoluer sa proposition », confie Philippe Stefanini, directeur général de Provence Promotion. Douche froide pour l’équipe qui défend le projet de Fos. A priori, les Hollandais ont progressé sur le partage des ressources industrielles de leur site, un argument largement mis en avant par le Port de Marseille et qui lui offrait une longueur d’avance. De plus, l’impôt sur les sociétés aux Pays-Bas est plus avantageux. Mais les Marseillais ne baissent pas les bras.
Le patron de Quechen à Paris pour rencontrer François Hollande
Que Weidong est aujourd’hui même à Paris pour une visite officielle dans le cadre d’un forum sur l’attractivité. Il rencontrera le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, et le lendemain, il participera à un conseil stratégique à l’Élysée en présence de François Hollande. « Il va falloir en profiter pour lui expliquer notamment que la fiscalité française sur les entreprises va baisser dans les années à venir », prévient Philippe Stefanini. Le directeur de Provence Promotion reste confiant sur les chances de Fos assurant que « nous avons toujours une petite avance. De plus, on a encore quelques atouts dans notre manche pour améliorer notre offre », glisse-t-il énigmatique.