Pour ce dernier conseil métropolitain avant la pause estivale, les élus du territoire se sont réunis au Pharo vendredi 31 juillet pour voter notamment sur les comptes administratifs de l’an passé. Cet examen, qui arrive un peu tard à cause de la crise sanitaire, est l’occasion pour la présidente réélue Martine Vassal d’exprimer son inquiétude. « L’équation financière s’annonce délicate, prévient-elle d’emblée. Elle attend plus que jamais « des actes concrets » de la part du gouvernement pour soutenir une institution toujours très fragile.
Dans sa présentation des comptes de l’an passé, le vice-président délégué aux finances et au budget, Didier Khelfa, confirme la situation compliquée de la métropole. La dette culmine toujours à plus de 1,8 milliard d’euros avec une capacité de remboursement de plus de sept ans « même si notre recours à l’emprunt a été moins important que prévu l’an dernier », se félicite-t-il. Il est effectivement en baisse de 26% s’élevant à 175 millions d’euros. Les marges de manœuvre restent faibles pour dégager de nouvelles ressources afin de financer les chantiers prioritaires du territoires tels que la mobilité.
Transports : le compte n’y est pas
L’ancien vice-président à la mobilité, Jean-Pierre Serrus, désormais opposant LREM dans l’hémicycle, ne s’est d’ailleurs pas privé de critiquer le manque de moyens alloués aux transports. « La Métropole Aix-Marseille Provence consacre environ 330 euros par habitant pour les transports contre plus de 600 euros à Lyon et Toulouse », calcule-t-il. Et de rappeler les chiffres annoncés lors de la présentation de l’agenda de la mobilité : « On avait prévu d’investir 144 millions d’euros l’an dernier et nous ne sommes arrivés qu’à 110 millions d’euros. L’an prochain, on est censé arriver à 225 millions. On a beaucoup de retard », s’inquiète-t-il. Pour exprimer son désaccord, le maire de la Roque d’Anthéron décide finalement de votercontre l’approbation des comptes administratifs du budget transport de la Métropole.
Le premier vice-président de la Métropole, Gérard Bramoullé, délégué à la stratégie budgétaire, lui offre en retour une réponse technique : « Normalement, un budget annexe couvre ses dépenses avec ses recettes. Pour le transport, nous avons la billetterie que chacun refuse d’augmenter, le reversement transport que nous exploitons au maximum et les emprunts qui atteignent un niveau critique avec une capacité de désendettement de plus de 19 ans ! ». Ici encore, le coupable est tout trouvé : « C’est le gouvernement qui n’a pas fait son travail sur les équipements nécessaires ».
Pour l’opposition de gauche, notamment l’élu PCF du centre-ville de Marseille, Christian Pellicani, il y a pourtant des solutions, des moyens financiers à aller chercher au plus haut niveau : « Lors de la précédente mandature, à plusieurs reprises, on vous a fait des propositions pour aller chercher de l’argent au national, en demandant à l’Etat de changer l’assiette du versement transport pour être au niveau du Grand Paris. On vous a proposé de travailler avec vous pour obtenir des recettes sur les taxes prévues sur les équipements… En vain », regrette-t-il.
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